Réouverture de la Samaritaine
Macron inaugure un "formidable trésor patrimonial français"

À l'avant-veille de sa réouverture après 750 millions d'euros de travaux et 16 ans de fermeture, La Samaritaine a été inaugurée par Emmanuel Macron qui a salué lundi 21 juin la renaissance d'un "formidable trésor patrimonial français", dont son propriétaire LVMH veut faire un lieu "incontournable pour les touristes".

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Emmanuel Macron et Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, lors de l'inauguration de La Samaritaine restaurée, le 21 juin à Paris
Photo : AFP/VNA/CVN

Les quelque 800 salariés du magasin, debout dans le magistral escalier aux ferronneries forgées et arborant l'uniforme maison - marinière et blazer bleu marine -, ont applaudi à l'arrivée du président de la République au côté de Bernard Arnault, PDG de LVMH, le groupe propriétaire de la Samaritaine.

"Il y a un art de vivre français ici", a affirmé M. Macron dans le vaste hall, saluant "le fruit d'un travail acharné, 16 ans de travail opiniâtre" pour rénover un "formidable trésor patrimonial français", en présence de M. Arnault, de son épouse et ses enfants, de la maire de Paris Anne Hidalgo.

Fermé en 2005 pour des raisons de sécurité liées à sa vétusté, le célèbre magasin situé face à la Seine, au niveau du Pont Neuf, devait rouvrir en 2020 pour son 150e anniversaire. Un projet empêché par la pandémie de COVID-19, une péripétie supplémentaire sur le chemin semé d'embûches qu'a connu ce chantier.

Le magasin occupe 20.000 m² - contre 30.000 m² lors de la fermeture -, abrite quelque 600 marques de luxe mêlant mode, art de vivre et gastronomie et deux "concept-stores", a précisé Eléonore de Boysson, responsable Europe et Moyen-Orient de DFS, la branche de distribution sélective de LVMH, qui gère la Samaritaine.

"Il va se passer un ou deux ans avant que les touristes ne reviennent" après la pandémie de COVID-19, a-t-elle estimé, affirmant tabler sur "cinq millions de visiteurs" par an, à terme. "Nous voulons que les Parisiens se réapproprient" le magasin dans l'intervalle, a déclaré Mme de Boysson, pour qui "on ne trouvera plus tout à la Samaritaine, mais on trouvera tout Paris à la Samaritaine".

Venu avec Brigitte Macron, le président a loué "l'excellence" du groupe de luxe LVMH qui défend selon lui "le savoir-faire français" et "crée de l’emploi partout sur nos territoires". "Nous sommes en train de préparer le renouveau, avec aussi ce soir la Fête de la musique" après 15 mois de pandémie, a résumé M. Macron.

Pour le milliardaire Bernard Arnault, l'évènement marque la fin de "cette crise qui a frappé le monde et notre pays". "Seul un groupe familial pouvait se lancer dans un tel investissement sans retour pendant 15 ans", a-t-il estimé.

"À l'époque plus populaire"

Devenu en 2001 actionnaire majoritaire du grand magasin déficitaire, LVMH a eu de grandes difficultés à faire passer son projet comprenant un hôtel de luxe de sa marque Cheval Blanc de 72 chambres et suites avec vue plongeante sur la Seine, qui ouvrira le 7 septembre.

Emmanuel Macron (droite) et le PDG de LVMH Bernard Arnault à La Samritaine, le 21 juin à Paris.

De 2012 à 2015, les travaux avaient été suspendus par des recours d'associations de sauvegarde du patrimoine, qui contestaient notamment la réalisation d'une façade contemporaine en verre, côté rue de Rivoli.

Quatre restaurants, dont un gastronomique dirigé par le chef étoilé Arnaud Donckele, ont aussi été créés. À terme, le site emploiera environ 3.000 personnes entre son magasin, celui de l'enseigne Uniqlo, son hôtel de luxe, ses restaurants et des bureaux. Il accueille également une crèche de quartier et 97 logements sociaux.

Les quatre bâtiments, pour certains des joyaux de l'Art nouveau et de l'Art déco, ont subi une lourde restructuration qui devait respecter et revaloriser les éléments d'époque : mosaïques, émaux, verrières ou garde-corps en fer forgé.

"Aujourd'hui, c'est une renaissance", dit Mourad Khati, 53 ans, responsable d'encaissement et un des rares salariés d'origine encore présents - après avoir travaillé aux Galeries Lafayette, Monoprix et Conforama dans l'intervalle. "J'étais entré à 21 ans, en arrivant de ma Kabylie" se souvient-il, nostalgique. "À l'époque, c'était plus populaire. Aujourd'hui, c'est très haut de gamme".

Elle aussi de retour, Xavière Canali, 44 ans, DRH du magasin, précise que si une cinquantaine de personnes "ont été reçues en entretien après avoir souhaité revenir", certaines ont pu se décourager car "les équipes de vente parlent a minima trois langues". Moins d'une dizaine travaillent à nouveau à la Samaritaine, sur 734 salariés dont la quasi-totalité ont été reclassés ou ont bénéficié de mesures prévues par le Plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).

AFP/VNA/CVN

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