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Un magasin acceptant les bitcoins à El Zonte, au Salvador, le 9 juin. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Salvador utilise le dollar américain comme monnaie officielle, mais il a approuvé le 9 juin l'adoption du bitcoin comme devise légale. Il entend utiliser cette cryptomonnaie pour toutes les transactions à partir de septembre, ce qui ferait de lui le premier pays à le faire.
"Bien que le gouvernement nous ait approché pour obtenir de l'aide sur le bitcoin, ce n'est pas quelque chose que la Banque mondiale peut soutenir étant donné les lacunes en matière d'environnement et de transparence", a déclaré à l'AFP un responsable de la Banque mondiale par courrier électronique. Le bitcoin est régulièrement critiqué par les régulateurs pour ses usages illégaux, notamment le blanchiment d'argent provenant d'activités criminelles, le financement du terrorisme et le manque de protection de ses utilisateurs. D'autres pointent du doigt son empreinte carbone. "Nous nous engageons à aider le Salvador de diverses manières, y compris en matière de transparence des devises et des processus réglementaires", a ajouté le représentant de la Banque mondiale.
Le ministre salvadorien des Finances, Alejandro Zelaya, avait déclaré mercredi 16 juin que le président Nayib Bukele avait demandé "une aide technique" à l'institution pour mettre en œuvre et réglementer l'utilisation de la monnaie numérique. Mais il avait assuré que le gouvernement ne "remplaçait pas le dollar américain" par le bitcoin.
La semaine dernière, le Fonds monétaire international avait, lui, signalé des inquiétudes concernant l'utilisation de la cryptomonnaie. "L'adoption du bitcoin comme monnaie légale soulève un certain nombre de problèmes macroéconomiques, financiers et juridiques qui nécessitent une analyse très minutieuse", avait déclaré le porte-parole du FMI Gerry Rice aux journalistes après la décision du Salvador, notant les "risques importants".
Le pays est en pourparlers avec le FMI pour une aide financière supplémentaire. M. Zelaya a qualifié les discussions récentes de "réussies", notant que les responsables du fonds n'étaient pas opposés à l'utilisation du bitcoin mais voulaient évaluer son impact possible.