Coronavirus
Macron face à des décisions difficiles lundi 13 avril

Durée de prolongation du confinement, port du masque, traçage numérique, relance de l'économie pour "le jour d'après"...: Emmanuel Macron, qui s'exprimera lundi soir 13 avril, doit trancher des sujets difficiles, face à une épidémie de coronavirus aux conséquences de plus en plus lourdes.

>>UE : les ministres ne s'entendent pas sur la riposte économique au virus

>>COVID-19 : Macron face à la "débrouille" de la Seine Saint-Denis

Emmanuel Macron en visioconférence de puis l'Élysée le 8 avril à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Seule certitude, le confinement sera "prolongé" au-delà du mercredi 15 avril, a annoncé l'Élysée. Jusqu'à quand ? Le chef de l'État pourrait aborder la question dans son allocution de ce lundi 13 avril de Pâques, sa quatrième depuis jeudi 12 mars.

Emmanuel Macron prendra ainsi le relais du Premier ministre Édouard Philippe, qui s'est chargé des principales annonces ces deux dernières semaines, notamment celle d'un premier prolongement du confinement débuté mardi 17 mars.

Après s'être avancé à évoquer la préparation du déconfinement la semaine dernière, Édouard Philippe est revenu au présent pour préparer les Français à une crise longue. Comme la veille devant l'Assemblée, il a souligné mercredi 8 avril devant le Sénat que le confinement était appelé "de toute évidence à durer quelques temps encore".

À l'approche du weekend de Pâques et en ce début de vacances pour certains, les autorités craignent un relâchement alors que le bilan dépasse désormais les 10.000 morts dans le pays, même si le nombre d'admissions en réanimations freine fortement.

Critiqué pour un déplacement qui a suscité un attroupement de plusieurs dizaines de personnes autour de lui à Pantin, Emmanuel Macron est aussi attendu sur les polémiques qui n'ont cessé de prendre de l'ampleur, en particulier sur la nécessité ou non du port généralisé du masque.

Il ne devrait pas à ce stade le conseiller à toute la population, a laissé entendre mercredi 8 avril la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

"Dans le cadre du confinement, il faut faire en sorte que les gens sortent le moins possible. Donc, la question des masques pour la population générale ne se pose pas de manière immédiate", mais uniquement "dans le cadre de la stratégie de déconfinement", selon elle.

Le gouvernement se positionnera alors sur ce sujet "sur la base du consensus scientifique", mais les experts divergent, a souligné Sibeth Ndiaye, puisqu'il est recommandé par l'Académie de médecine mais pas par l'OMS et peut "conduire à un relâchement sur les autres gestes barrières".

"Préserver les salariés"

D'ici lundi 13 avril, Emmanuel Macron a prévu de consulter "un grand nombre d'acteurs publics et privés, français européens et internationaux" afin "de préparer les décisions qui seront annoncées lundi", selon l'Élysée.

Emmanuel Macron en visioconférence avec le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus depuis l'Élysée le 8 avril à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mercredi 8 avril, il a ainsi consulté les experts de l'Organisation mondiale de la santé et consultera aussi d'ici lundi certains de ses partenaires européens, son Conseil scientifique et des élus de terrains, sur des éléments-clés comme les masques, les vaccins, les tests et la stratégie de sortie du confinement.

Le gouvernement semble hésiter sur l'installation d'une application de traçage des malades appelée StopCovid, une piste dévoilée mercredi 8 avril par le ministre de la Santé Olivier Véran et le secrétaire d'État au Numérique Cédric O, mais qui est critiquée jusqu'au sein des députés de La République en marche.

"La position du gouvernement n'est pas arrêtée", a déclaré Sibeth Ndiaye, indiquant que "ni une date, ni le lancement effectif d'une telle application" n'avait été validé.

Quant aux tests sérologiques, si leur précision est désormais "vérifiée", leur production industrielle, notamment en France, ne montera pas en puissance avant fin avril.

Sur les mesures de soutien à l'économie, les choix de l'exécutif semblent plus clairs. Le ministre Bruno Le Maire a assuré que le paiement du chômage partiel, utilisé par un quart des salariés et qui coûtera des dizaines de milliards d'euros, sera "maintenu le temps que durera cette crise sanitaire et économique".

"Nous avons fait un choix qui est de préserver les compétences, les salariés plutôt que d'avoir comme aux États-Unis, des millions de chômeurs supplémentaires", afin de faciliter le redémarrage, a-t-il justifié.

Pour Emmanuel Macron comme pour le gouvernement, le défi est de retrouver la confiance des Français sur la gestion de crise, qui a sensiblement reculé ces deux dernières semaines. Un sondage Label a cependant montré mercredi 8 avril une légère remontée de 2 points, à 43% le nombre d'entre eux disant lui confiance pour "lutter efficacement contre l'épidémie de coronavirus".

De récentes études montrent une hausse de la popularité d'Emmanuel Macron depuis le début de la crise. Mais le politologue Jérôme Sainte-Marie la relativise, notant qu'elle "limitée si on la compare à d'autres crises ou à des guerres comme la guerre du Golfe".

"Aujourd'hui, on ne peut pas dire si Emmanuel Macron sortira consolidé ou affaibli après la crise. Aucun signe n'indique qu'il sortira consolidé, sa popularité est limitée et trop fragile", souligne-t-il.

Dans un tel contexte d'incertitude sur l'évolution de l'épidémie, "la posture, c'est +à chaque jour suffit sa peine+", résume l'analyste politique Stéphane Rozès.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top