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Une électrice du Wisconsin repart sans avoir pu déposer son bulletin de vote anticipé car le bureau était déjà fermé, le 6 avril à Milwaukee. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les républicains avaient saisi la haute cour lundi 6 avril, peu après la publication du décret par le gouverneur démocrate du Wisconsin, État du Midwest américain, Tony Evers.
La décision a été rapidement prise par quatre magistrats conservateurs contre deux progressistes, "selon des lignes partisanes", a déploré le président du parti démocrate du Wisconsin, Ben Wikler.
Son parti "ne pousse pas les électeurs à voter en personne" mardi 7 avril, a-t-il tweeté, appelant les républicains à privilégier aussi le vote par correspondance.
En jeu : la primaire démocrate mais aussi des élections locales parfois cruciales pour l'équilibre des pouvoirs dans l'État, ce qui explique avant tout le bras de fer politique autour du scrutin.
Plus d'une centaine de municipalités du Wisconsin ont averti qu'elles n'avaient pas assez d'employés électoraux pour ouvrir même un seul bureau de vote mardi 7 avril. Le gouverneur avait décidé de faire appel à des membres de la Garde nationale du Wisconsin pour les aider, mais s'attendait à ce que cela ne soit pas suffisant pour combler toutes les absences.
M. Evers n'avait pas réagi à la décision de la Cour en début de soirée.
Alors que toute la population du Wisconsin est appelée à rester à la maison depuis fin mars pour éviter la propagation du coronavirus, les bureaux de vote devraient donc finalement ouvrir mardi matin 7 avril, à 07h00 (12h00 GMT).
Portant des masques, se couvrant le visage avec leur écharpe ou sans aucune protection, des électeurs étaient venus, à Milwaukee, tenter lundi 6 avril de déposer leurs bulletins de vote anticipé, une option souvent offerte aux États-Unis.
"J'ai l'obligation de protéger les gens et c'est pour cela que j'ai signé ce décret aujourd'hui", avait écrit Tony Evers dans l'après-midi, en annonçant le report des élections au 9 juin. L'Assemblée et le Sénat de cet État, contrôlés par les républicains, n'avaient pas donné suite ce week-end à sa demande de repousser le scrutin.
"Risquer leur vie"
"Les gens ne devraient pas être forcés de risquer leur vie pour voter", avait dénoncé la semaine dernière le sénateur indépendant Bernie Sanders, en appelant à repousser l'élection. L'ancien vice-président Joe Biden s'en est lui remis aux autorités du Wisconsin, tout en plaidant pour plus de votes par correspondance.
Vue de Milwaukee, dans le Wisconsin, le 7 janvier. |
Il n'y a pas de grand suspense sur l'issue de ce scrutin, selon le site de statistiques électorales FiveThirtyEight qui donne sept chances sur huit à Joe Biden, 77 ans, de remporter le Wisconsin.
L'ex-bras droit de Barack Obama dispose d'une telle avance en nombre de délégués, nécessaires pour décrocher l'investiture démocrate et défier Donald Trump le 3 novembre, qu'une victoire de Bernie Sanders, 78 ans, dans le Wisconsin ne suffirait pas à combler l'écart.
À cause de la pandémie de coronavirus, aucune primaire démocrate n'a été organisée depuis le 17 mars.
Déjà 15 États ainsi que le territoire de Porto Rico ont annoncé le report de leurs scrutins. Et le vote se fera uniquement par correspondance pour les autres scrutins prévus en avril (Alaska le 10, Wyoming le 17).
Le nouveau coronavirus a fait plus de 10.700 morts aux États-Unis, pour plus de 360.000 cas officiellement déclarés, selon l'Université Johns Hopkins, dont le comptage fait référence.
AFP/VNA/CVN