>>Macron et Merkel réunis à Toulouse pour resserrer le couple franco-allemand
>>Macron retrouve Merkel à Toulouse avant un sommet à Bruxelles
Emmanuel Macron et Angela Merkel, le 16 octobre à Toulouse. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je veux croire qu'un accord est en train d'être finalisé (sur le Brexit) et que nous pourrons ainsi le consacrer demain" à Bruxelles, a déclaré le président français dans une conférence de presse avec Angela Merkel. "Je pense de plus en plus que nous obtiendrons cet accord", a confirmé la chancelière. "Nous sommes dans le sprint final".
Interrogé sur les pressions contre la Turquie pour la faire cesser son offensive contre les Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie, M. Macron a promis "des initiatives" avec des membres de l'OTAN "pour continuer pression, dialogue et résolution de cette crise, de cette situation inacceptable", mais sans évoquer d'éventuelles sanctions.
Leur rencontre de mercredi 16 octobre, avec une vingtaine de leurs ministres, a été dominée par la consolidation de leurs projets militaires communs - avion de combat du futur et char du futur - et à la conclusion d'un accord sur les exportations d'armes, pomme de discorde entre les deux pays.
L'accord laisse chaque pays décider librement d'exporter ses armes, avec l'accord automatique de l'autre. Y compris si ces équipements comportent des composants de l'autre pays mais en dessous d'une faible pourcentage, qui n'a pas été précisé.
La décision allemande de suspendre ses ventes d'armes à l'Arabie Saoudite en raison de la guerre au Yémen a jusqu'ici bloqué des ventes de matériels militaires d'Airbus qui intègrent des composants allemands.
Interrogé, Emmanuel Macron a par ailleurs de nouveau assumé sa décision de continuer à vendre des armes à Ryad, assurant que ces équipements ne servaient pas au Yémen. Il a lancé au passage une pique contre son invitée en invitant les journalistes à examiner les ventes qui s'effectuent via des pays tiers.
Les deux dirigeants ont en revanche parlé d'une même voix pour réclamer l'adoption rapide du "Pacte Vert" pour l'Europe proposé par Ursula von der Leyen. Ils ont en particulier soutenu l’instauration d’un prix minimum du carbone au niveau européen, en vue d'une future taxe carbone aux frontières.
Il ont également affiché leur volonté de contraindre Google à rémunérer les producteurs de contenus, dont la presse, au titre des "droits voisins", comme l'y oblige une récente directive européenne.
"Certains acteurs comme Google veulent s'en affranchir. Nous ne laisserons pas faire et très clairement demandons aux autorités nationales et européennes de la concurrence d'examiner et d'engager au plus vite toutes les procédures possibles", a tranché Emmanuel Macron.
Alors que les États-Unis menacent d'appliquer dès vendredi 18 octobre des taxes à des produits européens en représailles contre des prêts publics à Airbus, Paris et Berlin se sont là aussi montrés fermes. "Nous avons partagé nos préoccupations sur les tensions commerciales : l'Europe ne doit faire preuve d'aucune faiblesse et défendre avec clarté ses intérêts et ses règles", a lancé le président français.
Soutien à Airbus
C'est justement pour montrer leur soutien à Airbus que tous deux sont allés vers midi visiter la chaîne d'assemblage de l'A350 au siège de l'avionneur et déjeuné à bord d'un Airbus-école avec de jeunes apprentis.
Emmanuel Macron, Jean-Yves le Drian et Florence Parly à la préfecture de Toulouse, le 16 octobre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Il y a 50 ans, des décisions ont permis de développer une coopération étroite entre nos deux pays. Nous ferons tout pour garantir le succès de cette entreprise", a lancé la chancelière.
Mais les deux dirigeants ont privilégié les sujets de défense, en décidant de présider un conseil de défense avec les ministres impliqués. Les futurs avions (SCAF) et chars (MGCS) de combat élaborés en commun doivent remplacer les Rafale et les Eurofighter, le MGCS, sous direction allemande, les Leclerc et Leopard.
Angela Merkel et Emmanuel Macron ont été rejoints par la présidente élue de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Tous trois parleront industrie en dînant avec les patrons d'une cinquantaine de grands groupes industriels européens.
Jeudi 17 octobre à Bruxelles, avec les deux dirigeantes, le chef de l'État espère consolider une majorité au Parlement européen pour soutenir le programme de la nouvelle présidente.
Le rejet par les eurodéputés de la candidate française à la Commission Sylvie Goulard, pour des raisons d'éthique, fait craindre aux Français une hostilité larvée du Parlement.
Avant le sommet européen qui démarre à la mi-journée, le président français participera donc pour la première fois à la réunion pré-sommet du groupe parlementaire Renew, qui regroupe les formations centristes dont La République en Marche.
L'Élysée a indiqué qu'Emmanuel Macron ne proposerait de nouveau candidat pour remplacer Sylvie Goulard qu'une fois résolue "l'instabilité politique" au Parlement européen. L'entrée en fonction de la nouvelle Commission a d'ailleurs été repoussé d'un mois, au 1er décembre.