>>Blanquer au défi d'une nouvelle rentrée sous le sceau de la crise sanitaire
>>La rentrée scolaire reportée au 13 septembre, dans toutes les Antilles françaises
Chiffres clés de l'Éducation nationale, avant la rentrée des classes 2021-2022. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Flavie, 9 ans, qui entre en CM1 à l'école primaire Jean de la Fontaine à Metz, est contente de rentrer parce qu'elle "aime bien l'école" et espère "bien travailler" cette année. Sa mère, Anne Aubriat, aborde ce premier jour sans trop de stress : "On a l'habitude du masque et puis les élèves ont l'habitude du protocole, on verra comment ça se passe".
Pour cette rentrée, le ministère a retenu le protocole sanitaire de "niveau 2" (sur 4) qui autorise tous les élèves à être accueillis en présentiel et leur impose le port du masque en intérieur, sauf en maternelle.
"Comme l'année dernière, on va devoir vivre encore avec le virus, porter le masque, respecter les gestes barrières", a précisé mercredi après-midi 1er septembre, dans une vidéo destinée aux élèves, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer.
Un cas de COVID-19 dans une classe en primaire entraînera une fermeture, comme en juin. En cas de contamination au collège ou au lycée, seuls les élèves cas contacts qui ne sont pas vaccinés devront s'isoler une semaine.
"On se doute que ce ne sera pas simple", commente Françoise Cahen, professeure de français dans un lycée d'Alfortville (Val-de-Marne). "Il faudra faire preuve d'esprit d'adaptation, mais c'est quelque chose qu'on sait mieux faire après ces deux années".
Du côté des parents, on s'interroge sur le déroulé des prochaines semaines : "On ne sait pas à quelle sauce le COVID va nous manger", souligne Hubert Salaün, administrateur de la Peep (Fédération de parents d'élèves). "Nous allons être attentifs, surveiller les chiffres" de contamination et de vaccination, indique-t-il.
Nouveauté en cette rentrée : collèges et lycées vont contribuer à la campagne de vaccination, ouverte seulement aux plus de 12 ans. Le gouvernement prévoit d'envoyer des "équipes mobiles" dans certains établissements et d'acheminer des groupes d'élèves volontaires vers les centres de vaccination.
Le vaccin, "clé" de la rentrée
"La question de l'avancée de la vaccination est la clé de cette rentrée dans le secondaire", estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. "Mais la vaccination ne protège pas complètement, dit-elle. On sait que le virus va circuler. La question est de savoir dans quelles proportions et dans quelle mesure (le fait) d'avoir des élèves vaccinés va jouer".
Protocole sanitaire et mesures de fonctionnement selon le niveau d'alerte dans les écoles pour l'année scolaire 2021/2022 |
Protocole sanitaire et mesures de fonctionnement selon le niveau d'alerte dans les écoles pour l'année scolaire 2021/2022. Photo : AFP/VNA/CVN |
Environ 60% des adolescents et 89% des enseignants sont vaccinés en France, selon Jean-Michel Blanquer.
Le ministre, qui veut maintenir le plus possible les établissements ouverts, fera un déplacement dans une école à Marseille dans la matinée, au côté du président Emmanuel Macron.
"Il est possible qu'il y ait une augmentation des contaminations", a averti toutefois M. Blanquer, ce qui pourrait entraîner un durcissement du protocole sanitaire dans les écoles, avec une limitation plus stricte du brassage des élèves ou la mise en place d'une jauge limitant le nombre de présents en classe, à échelle locale ou nationale.
Déjà, aux Antilles et dans les zones rouges de Guyane, la rentrée a été reportée du 2 au 13 septembre en raison de la situation sanitaire "grave" qui y sévit.
En cette rentrée particulière, les interrogations ne portent pas uniquement sur la situation sanitaire. "On se demande dans quel état pédagogique on va retrouver les élèves", souligne Sophie Vénétitay, du Snes-FSU.
"Cette rentrée aurait nécessité la mise en place d'un plan d'urgence et la création massive de postes pour l'éducation, dans un contexte qui a rendu plus compliquée la progression des apprentissages", estime dans un communiqué une intersyndicale réunissant CGT, FSU, FO et Sud. Ces syndicats appellent à la grève le 23 septembre pour demander plus de moyens pour l'école.
AFP/VNA/CVN