Lutter contre la rage, un impératif

Au printemps, plusieurs provinces et villes du Vietnam sont aux prises avec un regain du nombre de cas de rage, ayant entraîné le décès de 26 personnes. Le ministère de la Santé a lancé une alerte et a ordonné aux organisations et institutions concernées de prendre des mesures pour lutter contre cette maladie mortelle.

>> Prévention de la rage au Vietnam

Risque élevé de contamination

Selon l’Institut national d’hygiène et d’épidémiologie, entre janvier et mars 2024, le pays a enregistré 26 décès dans 15 provinces et villes, contre 12 cas sur la même période en 2023. Les principales raisons de la propagation de la rage sont la mise en liberté incontrôlée des chiens et des chats, l’absence de vaccination contre la zoonose et le manque de gestion stricte de l’élevage des animaux.

Le taux de vaccination est bas, avec seulement 50% des chiens et des chats vaccinés dans le pays. De plus, le manque de personnel vétérinaire dans les établissements locaux dédiés à l’élevage et aux soins des animaux affaiblit l’efficacité de la lutte contre la rage.

Un habitant (droite) consulté avant d'être vacciné contre la rage.
Photo : VNA/CVN

Ces derniers jours, le Sud du pays connaît un épisode caniculaire, ce qui favorise la propagation de la maladie. Selon le Centre de contrôle des maladies de Dông Nai (CDC), la province a signalé des cas de rage dans trois districts.

Rien qu’au cours des deux premiers mois de 2024, Dông Nai a enregistré un nombre record de 4.000 personnes mordues par des chiens et des chats, dont certaines ont subi de graves blessures. Le CDC de Dông Nai met également en garde contre un risque élevé d’apparition de nouvelles zones épidémiques de la maladie.

Vaccination contre la rage à Hô Chi Minh-Ville.

En revanche, la province de Binh Duong n’a pas encore enregistré de cas de rage. Actuellement, la localité compte 57.000 chiens et chats vaccinés chaque année, soit 90 % du nombre total d’animaux domestiques.

Au Vietnam, on dénombre 7,6 millions de chiens et de chats élevés dans plus de 4,9 millions de familles. Parmi les villes les plus peuplées en animaux de compagnie, Hanoï et Hô Chi Minh-Ville se distinguent.

Des mesures drastiques

Bien que Hô Chi Minh-Ville n’ait pas encore enregistré de cas de rage depuis le début de l’année, elle renforce la vigilance en encourageant ses habitants à se faire vacciner. Résultat : environ 19 552 personnes ont été vaccinées.

Chaque année, la mégapole du Sud mène deux enquêtes en janvier et en juillet pour recueillir des statistiques sur le nombre de chiens et de chats vaccinés.

Ce travail permet de planifier la préparation des vaccins, de former les équipes de médecins vétérinaires et d’acquérir les équipements nécessaires pour lutter contre la maladie.

Grâce à ces mesures, Hô Chi Minh-Ville est l’une des rares localités considérées comme une zone de sécurité face aux zoonoses.

Les provinces et les villes surveillent de près les morsures par les animaux domestiques susceptibles d’être touchés par la rage, renforcent la vaccination et sensibilisent la communauté aux dangers de cette maladie.

Le ministère exige également que chaque district ait une clinique de vaccination et organise des formations et des entraînements thématiques pour le personnel vétérinaire afin d’optimiser le traitement et les soins en cas d’urgence.

En outre, les provinces et les villes sont informées de la nécessité de renforcer la communication dans les écoles, notamment auprès des élèves, des enfants et des ethnies minoritaires, qui sont plus vulnérables et fréquemment victimes de la rage.

Texte et infographie : Thu Hà Ngô - Cva/CVN

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