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Une séance d'intervention pour un enfant en difficulté à Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : VNA/CVN |
À 07h30 du matin, le centre Tia Nang ouvre ses portes pour accueillir les enfants ayant des difficultés. Situé dans le district de Dông Triêu, province de Quang Ninh (Nord), Tia Nang se distingue par ses interventions et ses soins en faveur des enfants handicapés, notamment ceux atteints par le trouble du spectre de l'autisme (TSA).
Trân Dinh G.H, âgé de 10 ans et originaire de Quang Ninh, est l'un des élèves les plus assidus au Tia Nang.
Diagnostiqué avec le TSA à l'âge de 24 mois, il présente des symptômes typiques tels que l'absence de conscience de son entourage, une utilisation limitée de quelques mots simples et la marche sur la pointe des pieds. G.H se rend à Tia Nang depuis cinq ans.
Trân N.M est un enfant âgé de près de trois ans. À l'âge de deux ans, il a consulté à l'hôpital de Quang Ninh, et a été diagnostiqué du TSA. N.M ne parle pas, crie ou rit sans raison apparente. Il aime observer les mouvements des voitures ou se concentre uniquement sur des objets doux tels que des fils de laine ou des lacets de chaussures.
G.H et N.M sont deux des enfants dont le centre Tia Nang s'occupe. Et on observe une augmentation du nombre d'enfants présentant ce trouble depuis une dizaine d’années.
Les symptômes du trouble du spectre de l’autisme (TSA) et la gravité varient d'une personne à l'autre.
Alors que certaines personnes sont capables de vivre de manière autonome, d'autres nécessitent des soins et une assistance tout au long de leur vie.
Obstacles à lever
Pour de nombreuses familles, l'acceptation du diagnostic d'autisme chez leur enfant n'est pas facile. Cela peut même provoquer un choc psychologique qui nécessite du temps pour être surmonté.
Lorsqu'ils reçoivent le diagnostic du trouble du spectre de l'autisme (TSA) pour leurs enfants, les parents vivent une gamme d'émotions allant de la déception à la tristesse, voire au déni de la maladie. Ce mécanisme de réaction est normal chez les parents confrontés aux difficulté observée chez leur enfant. Il est essentiel de mettre en place une stratégie de soutien.
Selon Vu Bich Hanh, éducatrice et fondatrice du centre Tia Nang, l'intervention tardive, le manque d'accompagnement des proches et la pénurie de personnel qualifié dans ce domaine sont autant d'obstacles qui entravent le soutien aux personnes atteintes d'autisme.
Pour diverses raisons, certaines familles ne consultent les médecins trop tard, après que leurs enfants aient atteint l'âge de trois ans. Un retard de diagnostique peut influencer sur le processus de traitement.
La période avant l'âge de trois ans est considérée comme cruciale pour assurer l'efficacité des interventions. Ainsi, "nous encourageons les parents à consulter les médecins et les experts dès qu'ils observent des comportements ou des gestes anormaux chez leurs enfants", déclare Mme Hanh.
La pénurie de main-d'œuvre qualifiée est un enjeu majeur. Chaque individu autiste présente des symptômes différents et nécessite une approche adaptée à la situation concrète.
Les enseignants et les psychologues, en particulier les jeunes, peuvent rencontrer des difficultés lorsqu'ils manquent d'expérience dans l'éducation des autistes, malgré leur énergie, leur passion et leur patience. Il est donc essentiel de développer des stratégies flexibles pour répondre aux besoins spécifiques des soignants.
Amour inconditionnel
Le soin des enfants atteints d'autisme nécessite des efforts considérables de la part de la famille et des enseignants, comme l'a souligné Mme Hanh : "L'accompagnement, la patience et l'amour inconditionnel des parents sont des catalyseurs qui permettent à chaque enfant de progresser malgré les difficultés". En réalité, les membres de la famille jouent le rôle d'"entraîneurs" à domicile lorsqu'ils aident les enfants à réaliser des exercices visant à renforcer l'apprentissage des lettres, les habitudes quotidiennes, à améliorer la communication langagière et la motricité.
Mme Hanh affirme que consacrer deux à trois heures chaque jour à ces activités peut avoir une influence positive sur l'état de l’enfant. De plus, certaines activités appropriées sont considérées comme un "remède" à la maladie, car elles permettent à l'enfant d'apprendre les interactions sociales et l'adaptation, sous la direction des enseignants.
Selon les experts, l'objectif ultime de l'éducation est d'aider les enfants à s'adapter à la vie normale en réduisant les difficultés et les différences en matière de communication et de comportement cognitif. Les enseignants peuvent appliquer des méthodes telles que les leçons visuelles et les jeux collectifs, qui favorisent des émotions positives et renforcent les liens entre amis.
Après des efforts soutenus et grâce à des interventions actives, G.H est capable de formuler des phrases de six à huit mots et de répondre aux questions simples. Il peut également accomplir des tâches quotidiennes telles que prendre son bain et faire la vaisselle après les repas.
Quant à Trân N.M, après quatre mois de traitement, il est capable d'indiquer des objets du doigt, de prononcer des mots simples et de jouer avec ses amis.
Tous ces signes, aussi petits soient-ils, sont significatifs et accélèrent l'adaptation de l'enfant sur la voie du développement.
Texte : Thu Hà Ngô
Infographie : Thu Hà Ngô - Cva/CVN