«Le Vietnam a obtenu des progrès notables dans la prévention et la lutte contre le VIH/Sida. Pourtant, il reste encore des défis à relever», a déclaré le docteur Kristan Schoultz, directrice nationale du programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) pour le Vietnam.
Désintoxication par méthadone dans un centre sanitaire du 8e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. |
Selon elle, la chose la plus importante est que le pays réserve ses priorités aux groupes dits à risque comme toxicomanes et prostitués, aux régions où le taux de personnes contaminées est élevé et aux programmes efficaces.
Ces dernières années, le Vietnam a généralisé l’application du programme de traitement par antirétroviraux, ce qui a contribué à réduire le nombre de nouveaux cas. L’épidémie marque le pas désormais. Pourtant, dans plusieurs provinces et villes, le taux de personnes contaminées reste élevé.
Fin 2012, le taux de séropositifs parmi les jeunes toxicomanes était de 11%, mais il s’élevait à 50% chez les prostituées des grandes villes, à 2,7% en moyenne dans l’ensemble du pays.
Le Vietnam cherche à faire parvenir les services aux personnes qui ont en besoin par le renforcement de la participation des organisations sociales. Le pays a pris de nouvelles initiatives sur le diagnostic et le traitement par antirétroviraux. L’ONU l’a encouragé à appliquer et élargir ces initiatives afin d’attirer des ressources humaines et matérielles dans le contexte où les aides étrangères diminuent de plus en plus.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé le Vietnam à faire de plus gros efforts pour que les groupes à risque puissent avoir accès aux services de prévention.
Lutte contre la discrimination
L’Organisation internationale du travail (OIT) a publié à l’occasion de la Journée mondiale de prévention et de lutte contre le VIH/Sida un rapport sur la discrimination à l’encontre des personnes infectées et les moyens de subsistance de ceux-ci. Selon ce rapport, la discrimination est l’un des grands défis de l’accès aux services de prévention et de lutte contre le VIH/sida. «L’emploi et un environnement de travail permettent au traitement antirétroviral d’être plus efficace», a estimé le docteur Gyorgy Sziraczki, directeur de l’OIT du Vietnam. Selon lui, il faut éradiquer la discrimination à l’encontre des travailleurs contaminés. Une étude menée en 2011 a montré qu’une personne contaminée sur 10 perd son emploi en raison de la discrimination.
Huong Linh/CVN