>>Le Vietnam gagne l’or au Festival international du cirque Circuba 2017
>>Le cirque Plume tire sa révérence avec La dernière saison
>>Les troupes de cirque jouent sans filet
Il faut de la passion pour devenir danseuse de feu professionnelle. |
Photo : CTV/CVN |
Benjamine d’une famille de chanteurs de cai luong (théâtre classique rénové) dans la province méridionale de Binh Duong (Sud), My Kim rêvait de devenir chanteuse. «Le métier de danseuse de feu m’a choisi, et non l’inverse», a-t-elle expliqué.
Enfant, My Kim avait déjà une fascination pour le feu. À l’âge de 9 ans, lors d’une tournée de son père, elle a rencontré son premier enseignant, l’artiste Nguyên Hoàng Thanh, qui lui a demandé : «Tu joues souvent avec un briquet, veux-tu apprendre à danser avec le feu ?». Elle a répondu «oui» presqu’immédiatement. Chaque été, elle a appris cet art auprès de cet enseignant. «Au début, j’avais peur de me brûler. Et puis j’ai fini par apprivoiser le feu».
La jeune fille qui avalait du feu
À ce moment-là, ce n’était qu’une passion, un loisir. Un jour, un ami de ses parents, après avoir regardé la jeune fille danser, leur a proposé de la mettre face à un public. My Kim a connu ses premières expériences scéniques à Hô Chi Minh-Ville et dans des provinces du delta du Mékong. Au fil des années, elle s’est fait un nom et a commencé à être assez bien rémunérée. Une juste récompense pour les difficultés et le danger qui menace.
«Dans dix numéros, on se brûle au moins trois fois. Les danseuses qui arrêtent un certain temps ont souvent des accidents lors de la reprise, a fait savoir My Kim. Avaler du feu est la technique la plus difficile et la plus dangereuse. Car, on doit garder le feu dans la bouche pendant quelques secondes, 10 au maximum. Mais une fois, je l’ai gardé 30 secondes du fait de contraintes extérieures. J’ai été obligée de manger de la bouillie et du lait pendant une semaine !».
Souffler le chaud et le froid
My Kim travaille comme danseuse de feu depuis l’âge de 15 ans. |
Photo : CTV/CVN |
Vu les interprétations spectaculaires, certaines personnes sont incrédules, et croient en un trucage. «Certains pensent que j’utilise un faux feu ou que je suis atteinte d’une maladie spéciale», a-t-elle confié.
Outre les dangers inhérents à ce métier, les danseuses de feu doivent subir des préjugés sexistes parce qu’elles portent des tenues provocantes. «Mais c’est obligatoire car beaucoup de techniques ne sont réalisables qu’en étant vêtu ainsi», a confié My Kim.
Les danseuses de feu professionnelles sont environ cinq au Vietnam, toutes dans le Sud du pays - surtout à Hô Chi Minh-Ville. Parmi elles, deux sont du même âge ou plus jeune que My Kim. À partir de 30 ans, beaucoup de danseuses de feu arrêtent leur carrière pour protéger leur santé, menacée par le contact fréquent avec le feu, l’essence, la fumée, etc. En outre, il faut laisser la place à des filles plus jeunes… et plus jolies.
My Kim est actuellement très appréciée et reçoit de nombreuses invitations à se produire lors d’événements festifs. Malgré des difficultés et les préjugés tenaces, elle adore son métier et ne compte pas s’arrêter de sitôt. «J’aime faire ce que les autres n’arrivent pas à faire. Et puis l’encouragement de ma famille est une force qui me pousse à continuer», a-t-elle conclu.
Mai Quynh/CVN