Le secrétaire général du PCV, Nguyên Phu Trong, s’exprime lors de la session du Comité central de pilotage de la lutte contre la corruption, le 31 juillet à Hanoï. |
Photo : Tri Dung/VNA/CVN |
Le gouvernement a fait campagne sur le thème de la lutte contre la corruption. Les diverses mesures prises sont soutenues par la population et l’on constate une prise de conscience et une évolution très nette des mentalités.
Par ailleurs, les résultats de la politique anti-corruption sont très prometteurs. Pendant un an, des dizaines de hauts fonctionnaires ont été poursuivis en justice. Au-delà des chiffres, personne n’est épargné. Vu Huy Hoàng s’est vu retirer en janvier dernier son statut d’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce pour le mandat 2011-2016 suite à sa mise en examen pour les violations commises dans l’exercice de ses fonctions de ministre concernant le travail du personnel d’encadrement.
Le Secrétariat du Parti communiste du Vietnam (PCV) a décidé le 8 août de libérer la vice-ministre de l’Industrie et du Commerce, Hô Thi Kim Thoa, de son poste de membre du Comité chargé des affaires du Parti au sein du ministère de l’Industrie et du Commerce. La Commission de contrôle du PCV a examiné ses infractions et ses fautes commises durant le temps où elle était secrétaire du comité du Parti et directrice de la Compagnie des lampes Diên Quang ; secrétaire du comité du Parti, PDG de la Compagnie par actions des lampes Diên Quang, de janvier 2004 à mai 2010.
Qualifiant ces infractions et fautes de «graves», ladite commission a prononcé fin juillet dans un communiqué la sanction de l’avertissement. Le Secrétariat du Parti a proposé au Premier ministre Nguyên Xuân Phuc de libérer Hô Thi Kim Thoa de ses fonctions de vice-ministre de l’Industrie et du Commerce.
Avant elle, plusieurs membres du Comité de pilotage de la région Sud-Ouest avaient été poursuivis en justice.
Pas de passe-droits
Ces derniers temps, plusieurs hauts responsables dans différents secteurs ont été déférés en justice. |
Photo : Pham Kiên/VNA/CVN |
Des procédures pénales ont été engagées contre l’ancien vice-président du conseil d’administration et ancien président du conseil du crédit de la Banque commerciale par actions Sài Gon Thuong Tin (Sacombank), Trâm Bê, ainsi que contre l’ancien membre du conseil du crédit et ancien directeur général de Sacombank, Phan Huy Khang, a fait savoir l’Agence d’enquête sur la criminalité économique et la corruption.
Il y a quelques semaines, Trinh Xuân Thanh, ancien vice-président du Comité populaire de la province de Hâu Giang (delta du Mékong) et ancien président du conseil d’administration de PetroVietnam Construction Joint Stock Corporation (PVC), s’est livré à l’agence de police d’enquête du ministère de la Police, alors qu’il était, depuis un an, sous couvert d’un mandat d’arrêt international, a annoncé le ministère de la Police.
«La lutte contre la corruption reste plus que jamais d’actualité. Elle est soutenue par toute la population», dévoile le président de la Commission centrale des affaires intérieures du Parti, Phan Dinh Trac.
«Personne n’est au-dessus des lois et aucune partie impliquée dans la corruption ne sera épargnée», assène le secrétaire général du PCV, Nguyên Phu Trong, qui est également président du Comité central de pilotage de la prévention et de la lutte contre la corruption. Ni ministre, ni député, ni tout autre responsable ne sera épargné s’il s’avère être impliqué dans une telle affaire. «Une fois que le four est chaud, même le bois de chauffage frais s’enflamme», une formule utilisée ici par le chef du PCV pour dire que personne n’est à l’abri, même les personnes les mieux protégées.
Renforcer le contrôle
D’ici la fin de l’année, le Comité central de pilotage de la prévention et de la lutte contre la corruption continuera à mettre en place des groupes de travail pour superviser l’inspection, la mise en examen, l’enquête de graves affaires de corruption dans les localités. Cela permettra d’évaluer le rôle de direction des organisations du Parti, la découverte et le traitement des affaires de corruption, d’identifier et traiter les symptômes de dégradation et de changement négatifs dans les pensées politiques, l’intégrité et le mode de vie («auto-évolution», «auto-transformation») de certains cadres et membres du Parti.
Le secrétaire général Nguyên Phu Trong a demandé aux organes concernés de se concentrer sur la mise en œuvre des documents et décisions du Bureau politique, du secrétariat et des règlements du gouvernement sur le contrôle, la supervision, la déclaration des biens, ajoutant que le travail d’information et de sensibilisation joue un rôle important. «Le travail de prévention et de lutte contre la corruption doit être poursuivi de façon plus énergique et efficace», affirme-t-il. Cependant, comme la corruption ne date pas d’hier et a gangrené tous les échelons, ce combat est très difficile à mener. Le Parti et l’État ont déterminé que la lutte contre la corruption est une mission importante, permanente, urgente, difficile, compliquée et de long terme.
«Le fait que le Comité central de pilotage de la prévention et de la lutte contre la corruption a sanctionné une série de fonctionnaires après le 4e plénum du Comité central du Parti communiste du Vietnam (XIIe mandat) a montré la forte détermination du Parti dans le combat contre ce fléau, contribuant à consolider la confiance de la population envers le Parti et l’État», estime le général de brigade Lê Van Cuong, ancien directeur de l’Institut de stratégie relevant du ministère de la Police.