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"Nous devons prendre des mesures directes, pratiques et substantielles. Si nous n'agissons pas maintenant, la crise va prendre des proportions dangereuses dans les mois qui viennent", a prévenu le commissaire européen en charge du dossier, Dimitris Avramopoulos, en présentant son plan d'action.
Ce plan a été "pleinement soutenu" par les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur de l'UE réunis en urgence à Luxembourg, a-t-il indiqué au côté de la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini.
Le commissaire européen en charge du dossier de la "crise" migratoire en Méditerranée, Dimitris Avramopoulos, le 20 avril à Luxembourg. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Il doit être soumis jeudi 23 avril aux chefs d'État et de gouvernement de l'UE lors d'un sommet extraordinaire convoqué après un nouveau naufrage dimanche 19 avril au large des côtes libyennes, qui fait craindre des centaines de morts.
Le plan de l'UE prévoit un renforcement des moyens de l'agence de surveillance des frontières Frontex, par le doublement notamment des moyens de son opération de surveillance maritime Triton selon plusieurs sources diplomatiques.
L'Union européenne avait adopté un plan d'action plus ambitieux en 2013 après le naufrage d'une embarcation près de l'île italienne de Lampedusa.
Il prévoyait déjà le renforcement des moyens de Frontex, la lutte contre les trafiquants et une coopération avec les pays tiers. Mais il proposait également l'examen de voies légales pour l'immigration vers l'Union européenne, un point absent du plan d'actions présenté lundi 20 avril.
"Il faut plus de moyens, plus de bateaux", a insisté le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, selon lequel l'opération doit pleinement pouvoir participer au sauvetage de migrants.
Les Européens veulent aussi s'attaquer aux trafiquants, en lançant une opération "systématique pour capturer et détruire les navires" utilisés, selon la Commission européenne.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a promis "une lutte extrêmement déterminée contre le trafic, parce que les passeurs sont des criminels, et ceux qui les financent".
Les corps des migrants lors du naufrage d'un chalutier au large des côtes libyennes sont débarqués le 20 avril dans le port de La Valette à Malte. |
Les corps des migrants lors du naufrage d'un chalutier au large des côtes libyennes sont débarqués le 20 avril dans le port de La Valette à Malte. |
Cette opération pourrait prendre pour modèle Atalante, une mission navale déployée au large de la Somalie pour combattre la piraterie, mais elle nécessitera un feu vert de l'ONU, a averti Mme Mogherini.
"Les navires qui menacent la vie des gens ne devraient pas être réutilisés", a insisté le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière. Pour les détruire, "il faut une force robuste, qu'il faut envisager rapidement, mais avec précaution".
L'UE veut aussi mettre en place un projet pilote pour répartir entre les 28 pays membres, sur une base volontaire, au moins 5.000 demandeurs d'asile. Il s'agit également d'étudier "les options pour un mécanisme de relocalisation d'urgence" de migrants qui arrivent dans le Sud de l'Europe.
D'autres pistes sont évoquées, comme un renforcement de la mission européenne au Niger (Eucap-Sahel Niger) pour mieux verrouiller la frontière méridionale de la Libye qui est aujourd'hui "un couloir parfait pour les trafic d'êtres humains", selon Mme Mogherini.
AFP/VNA/CVN