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Un journaliste dans une rue de Lake Charles, le 9 octobre pendant le passage de l'ouragan Delta en Louisiane. |
Delta a touché terre près de la ville côtière de Cameron vers 18h00 heure locale (23h00 GMT), en catégorie 2 sur une échelle qui en compte 5, avec des vents allant jusqu'à 155 km/h selon le Centre national des ouragans (NHC).
L'ouragan est devenu la 10e tempête portant un nom à frapper les États-Unis cette année, un chiffre encore jamais atteint. Six d'entre elles ont touché, à des degrés divers, la Louisiane.
Très rapidement après avoir frappé la côte, Delta a perdu de sa force et est redescendu en catégorie 1, alors qu'il remontait dans la soirée vers le Nord.
Selon le site spécialisé PowerOutage, plus de 250.000 personnes étaient sans électricité dans l'État, dont 100.000 dans la paroisse (équivalent du comté en Louisiane) de Calcasieu.
Même si ses vents sont moins forts qu'un temps craint - les eaux froides à proximité des côtes lui ont fait perdre de l'énergie - Delta s'abat sur une zone du littoral américain déjà gravement endommagée par l'ouragan Laura à la fin du mois d'août.
Les deux ouragans ont d'ailleurs touché terre quasiment au même endroit.
Bien équipé
Les autorités appelaient depuis plusieurs jours les quelque 75.000 habitants de Lake Charles à évacuer cette ville connue pour ses raffineries de pétrole.
Planches de bois arrachées, déchets et arbres déracinés jonchent encore ses rues alors que beaucoup d'habitations sont recouvertes de bâches bleues, signes les plus visibles des stigmates laissés par la pluie et les vents violents des précédentes tempêtes.
Il était difficile d'estimer les dommages dans la soirée, même si les fortes pluies faisaient craindre des inondations.
Plusieurs habitants de Lake Charles ont expliqué ne pas voir, dans l'immédiat, de gros dégâts apparents ou inattendus.
Plus que les ravages de Delta lui-même, c'est l'aggravation des dommages laissés par Laura que redoutent les habitants.
À quelques heures de l'arrivée de Delta, Arthur Durham, un restaurateur de 56 ans, finissait d'appliquer du contreplaqué sur sa maison et se montrait malgré tout confiant.
"Je suis resté pour la précédente. Je suis plutôt bien équipé. J'ai un générateur de secours, des outils... Je suis assez autonome", expliquait cet homme originaire des régions côtières du Texas. "J'ai l'habitude."
Carte de la trajectoire prévue de l'ouragan Delta. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Vendredi 9 octobre en début d'après-midi, les rues de Lake Charles étaient totalement vides, donnant une impression de ville fantôme.
La plupart des habitants avaient déjà évacué, par leurs propres moyens ou dans des bus mis à leur disposition par les autorités, ou étaient calfeutrés chez eux.
Les panneaux de réouverture des magasins, dont on ne sait pas trop s'ils avaient été placés après la quarantaine liée à la pandémie de COVID-19 ou après Laura, sonnaient tristement faux.
"Soyez intelligents"
Environ 8.000 personnes qui ont quitté les environs à cause de Laura il y a six semaines ne sont toujours pas revenues, leurs habitations étant trop sérieusement endommagées.
Selon les responsables municipaux de Lake Charles, 95% des habitations ont été touchées à des degrés divers par cet ouragan, l'un des plus violents à avoir jamais frappé la région, avec des vents encore plus forts que ceux de Katrina, qui avait détruit La Nouvelle-Orléans en 2005.
Avec Delta, le NHC a averti qu'une "onde de tempête potentiellement mortelle" était prévue le long de certaines parties de la côte nord du golfe du Mexique, du Texas jusqu'au Mississippi, avec une houle prévue pouvant atteindre trois mètres. Dix millions de personnes sont concernées par cet avertissement.
L'ouragan a balayé plus tôt dans la semaine le Sud-Est du Mexique, où il a déraciné des arbres et abattu des lignes électriques dans la péninsule du Yucatan mais sans, apparemment, causer de décès.
Cette tempête est la 25e portant un nom dans une saison des ouragans dans l'Atlantique inhabituellement agitée, durant laquelle plusieurs records ont été battus. À cause de l'épuisement de la liste des noms latins prévus, les météorologues ont commencé à les identifier avec l'alphabet grec.
Avec le réchauffement de la surface des océans, les ouragans deviennent plus puissants, selon les scientifiques qui prévoient ainsi une augmentation de la proportion de cyclones de catégorie 4 et 5, les plus destructrices.
AFP/VNA/CVN