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L'entrée de l'Institut Nobel à Oslo, en décembre 2016. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Devant une assistance très clairsemée, COVID-19 oblige, la présidente du comité Nobel norvégien Berit Reiss-Andersen révèlera à 11h00 (09h00 GMT) le nom du ou des lauréats -trois au maximum- dans la grande salle de l'Institut Nobel à Oslo.
Cette année, 318 candidatures étaient en lice, à savoir 211 individus et 107 organisations. Une liste pléthorique mais dont on ignore la composition, ce qui complique sérieusement les prédictions.
"Il y a de bonnes raisons pour un prix tourné vers le domaine du journalisme", estime Sverre Lodgaard, chercheur à l'Institut norvégien des affaires internationales (Nupi).
"Pour que les décideurs puissent intervenir dans un conflit, il est important de pouvoir se faire une opinion sur la foi d'informations précises que fournissent les médias", explique-t-il.
Depuis ses débuts en 1901, jamais le Nobel de la paix n'a récompensé la liberté d'information. Mais son tour pourrait être venu, selon les experts, qui citent Reporters sans frontières (RSF) et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) parmi les nobélisables.
Autre piste possible, le changement climatique avec la jeune Suédoise, Greta Thunberg, seule, avec d'autres militants ou encore avec son mouvement "Fridays for Future", 13 ans après le prix du Giec et de l'Américain Al Gore.
Le millésime 2020 a jusqu'à présent fait plus de place que de coutume aux femmes avec quatre lauréates dans les autres Nobel déjà décernés à Stockholm : l'Américaine Louise Glück en littérature jeudi 8 octobre, la Française Emmanuelle Charpentier et l'Américaine Jennifer Doudna en chimie mercredi 6 octobre, et l'Américaine Andrea Ghez en physique mardi 7 octobre.
Greta rejoindra-t-elle ce club prestigieux ? Avec sa "grève de l'école pour le climat", l'adolescente de 17 ans a sensibilisé l'opinion publique sur les dangers du réchauffement et mobilisé autour de sa cause des millions de jeunes à travers la planète.
"Le changement climatique sur le long terme est bien plus grave" que le Covid-19, fait valoir l'historien Asle Sveen, spécialiste du Nobel.
Elle deviendrait la deuxième lauréate la plus jeune de l'histoire Nobel, derrière la Pakistanaise Malala, et la 18e femme à remporter le prix de la paix.
Un Nobel sous le sceau du COVID-19 ?
En cette année de pandémie, la plus grave depuis un siècle, les cinq membres du comité Nobel peuvent aussi avoir choisi de sacrer les efforts déployés dans un cadre multilatéral, par contraste aux égoïsmes nationalistes, pour lutter contre le virus.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) pourrait ainsi remporter le prix, selon certains observateurs, même si sa gestion de la crise sanitaire a été critiquée.
L'an dernier, le Nobel était allé à un lauréat plus traditionnel, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, couronné pour le rapprochement qu'il a initié avec l'ancien frère ennemi, l'Erythrée.
Pour lui succéder au palmarès, d'autres noms circulent à Oslo : la négociatrice de paix et militante des droits des femmes afghane Fawzia Koofi, le Programme alimentaire mondial (PAM), l'ONU et son secrétaire général Antonio Guterres, la chancelière allemande Angela Merkel ou encore l'icône de la révolution soudanaise Alaa Salah.
Parmi les candidatures connues ou supposées car annoncées par leurs "parrains" figurent aussi le peuple de Hong Kong (Chine), l'universitaire ouïghour Ilham Tohti, l'Otan, le cacique brésilien Raoni Metuktire, et le trio Julian Assange-Edward Snowden-Chelsea Manning.
Des dizaines de milliers de personnes -parlementaires et ministres de tous les pays, anciens lauréats, certains professeurs d'université, etc- peuvent proposer le "poulain" de leur choix à l'examen du comité Nobel.
Le prix, qui consiste en une médaille d'or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 950.000 euros)- sera formellement remis le 10 décembre, date-anniversaire de la mort de son fondateur, l'industriel et philanthrope suédois Alfred Nobel (1833-1896).
Soit en personne si les conditions sanitaires le permettent, soit -plus probablement- à distance via des moyens numériques.
AFP/VNA/CVN