>>Aéronautique : la Russie et l'Ukraine relancent la production de l'Antonov 124-100
Le groupe russe Volga-Dnepr a annoncé arrêter à la fin de l'année de fournir ses avions Antonov 124 aux armées de l'OTAN. |
"Nous nous retirons progressivement du marché du transport militaire (...) Le groupe ne participera pas à l’appel d’offre lancé par l’OTAN dans sa configuration actuelle", a annoncé Volga-Dnepr dans un communiqué transmis à l’AFP.
Concrètement, Volga-Dnepr ne prolongera pas un contrat expirant à la fin de l’année 2018 pour la fourniture de ses Antonov 124 à dix armées européennes de l’OTAN. Ce contrat, nommé Salis, était prolongé chaque année depuis 2006, selon l’OTAN.
Dans un communiqué, l’Alliance atlantique dit "avoir été informée" par Volga-Dnepr "qu’ils ne prolongeront pas leur service au-delà des termes du contrat actuel, en vigueur jusqu’à fin 2018". L’OTAN précise "travailler avec les pays du contrat Salis pour explorer des options correspondant à leurs besoins aériens à partir de janvier 2019".
Les dix nations de l’OTAN qui bénéficient du contrat Salis sont la Belgique, la République tchèque, la France, l’Allemagne, la Hongrie, le Luxembourg, la Norvège, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie.
Le retrait de Volga-Dnepr est un coup particulièrement dur pour l’armée française, handicapée par les retards de livraison et les problèmes techniques du nouvel avion de transport militaire européen A400M et très dépendante des Antonov 124 pour ses missions extérieures, notamment au Sahel.
En mars 2017, un rapport parlementaire français avait souligné la "dépendance très lourde" de la France vis-à-vis de ses fournisseurs russes et ukrainiens d’avions de transport militaire. Il n’existe qu’une vingtaine d’An-124 dans le monde, détenues par trois compagnies: le groupe public russe Flight Unit FU-224, la société privée ukrainienne Antonov Airlines, qui fournit également l’OTAN, et Volga-Dnepr, qui possède la majorité des appareils existant.
Conçu à l’époque soviétique, l’Antonov 124 a une capacité d’emport largement supérieure aux A400M, lui permettant d’embarquer des hélicoptères ou des blindés.
AFP/VNA/CVN