>>ONU : les conflits civils sont un facteur majeur de l'insécurité alimentaire grave
Moins de 30% des 1,6 milliard de dollars nécessaires pour une réponse humanitaire est disponible pour faire face à la situation humanitaire qui s'aggrave au Soudan du Sud. |
Le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l'ONU à l'UNMISS (DSRSG) Eugene Owusu a déclaré mercredi 19 avril aux journalistes à Juba que moins de 30% des 1,6 milliard de dollars nécessaires pour une réponse humanitaire est disponible pour faire face à la situation humanitaire qui s'aggrave dans le pays déchiré par les conflits armés.
"Le besoin de financement est urgent, en particulier pour intensifier la réponse à la famine, livrer des approvisionnements vitaux en saison sèche, et nous devons prendre des mesures urgentes pour éviter d'autres catastrophes dans le mois qui suit", a ajouté M. Owusu.
L'ONU avait déclaré en février les comtés Mayendit et Leer de l'État de l'unité du Nord, en situation de famine, où 100.000 personnes sont touchées. "Nous devrions faire attention à ne pas mettre un accent particulier uniquement sur la famine parce que la famine affecte actuellement 100.000 personnes. Nous avons un million de personnes qui sont sur le bord, donc beaucoup d'énergie devrait être d'investir dans l'aide aux personnes pauvres qui sont au bord de la famine", a affirmé M. Owusu.
Il a ajouté que la réponse humanitaire est actuellement axée sur l'aide alimentaire, la nutrition, les soins sanitaires, l'eau et l'assainissement (WASH) et l'amélioration des moyens de subsistance pour les personnes dans le besoin, qui ont été déplacées massivement.
"Tout d'abord, les armes à feu doivent se taire et la cessation des hostilités doit tenir. Alors que les humanitaires continueront à faire tout ce qui est possible pour atténuer les souffrances de la vie, il n'est pas moins important que les armes doivent se calmer, sinon la situation humanitaire continuerait à se détériorer", a averti M. Owusu.
Menaces d'insécurité
Il a également mis en garde contre les menaces d'insécurité qui pèsent sur les travailleurs humanitaires, et l'accès difficiles aux personnes sinistrées, notant que les meurtres de travailleurs humanitaires entravent les opérations d'aide humanitaire. "Alors que les travailleurs humanitaires dans ce pays restent prêts à intensifier leurs efforts, toutes les parties au conflit doivent veiller à ce que leur environnement de travail soit propice pour la livraison de l'aide en assurant un accès gratuit, sûr et sans entrave à toutes les régions de ce pays, surtout pour éviter la propagation de la famine", a-t-il préconisé.
Au cours du week-end, 60 travailleurs humanitaires de certaines parties de la région de Jonglei ont dû être évacués "suite à de graves violences et à une escalade de l'insécurité", a-t-il expliqué. "Et il y a seulement une semaine, nous avons perdu trois fournisseurs travaillant pour l'une des agences humanitaires à Wau", a-t-il ajouté.
Au moins 82 travailleurs humanitaires ont été tués depuis décembre 2013, y compris les six travailleurs humanitaires assassinés récemment dans une embuscade sur la route entre Juba et Pibor. M. Owusu a ajouté que les travailleurs humanitaires sont souvent attaqués au Soudan du Sud et des convois d'aide humanitaires ont été pillés et vandalisés dans diférentes régions du pays.
Il a aussi salué les efforts récents des autorités sud-soudanaises pour supprimer les entraves à l'accès humanitaire. "La communauté humanitaire se félicite des engagements pris par le président et le ministre des Affaires humanitaires pour éliminer les obstacles, y compris pour minimiser les coûts de transaction aux travailleurs humanitaires", a-t-il dit.