L'ONU examine la crise autour de l'esplanade des mosquées à Jérusalem

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit lundi 24 juillet pour discuter des violences meurtrières entre Israéliens et Palestiniens après l'installation de nouvelles mesures de sécurité aux entrées de l'esplanade des mosquées à Jérusalem.

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Les tensions sont très vives autour de l'esplanade des mosquées, le 21 juillet à Jérusalem.
Photo : AFP/VNA/CVN

La réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, qui se tient en urgence à la demande de la France, de la Suède et de l'Égypte, doit examiner "la façon dont les appels à la désescalade peuvent être soutenus", a déclaré samedi 23 juillet l'ambassadeur suédois à l'ONU, Carl Skau.

Israël est sous pression après la flambée de violence qui a suivi les nouvelles mesures de sécurité autour de l'esplanade des Mosquées, et une fusillade dans son ambassade à Amman suscite l'inquiétude sur le risque d'un débordement au-delà des Territoires palestiniens.

En Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans de Jérusalem, une fusillade dans l'ambassade d'Israël a fait dimanche 24 juillet deux morts jordaniens et un blessé israélien.

"La Sûreté générale a été informée d'une fusillade dans un bâtiment d'habitation dans l'enceinte de l'ambassade israélienne", a indiqué la Sûreté générale jordanienne.

"Deux Jordaniens ont été tués par des coups de feu et un Israélien grièvement blessé lors d'un incident à l'intérieur de l'ambassade", a ensuite déclaré une source des services de sécurité jordaniens.

"Le premier Jordanien, Mohammed Jawawdeh (17 ans), a succombé à ses blessures sur place. Le deuxième, Bashar Hamarneh, un médecin qui était présent au moment de l'incident dans le bâtiment résidentiel de l'ambassade, qui lui appartient, est décédé des suites de ses blessures après minuit à l'hôpital", a indiqué cette source.

On ignore si la fusillade était liée aux tensions autour de l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam. Israël n'a pas réagi immédiatement.

Statu quo

Les autorités israéliennes ont installé des détecteurs de métaux aux entrées de l'esplanade des mosquées deux jours après l'assassinat de deux policiers israéliens par des Arabes israéliens le 14 juillet aux abords du site.

Des Palestiniens prient devant l'esplanade des mosquées, le 23 juillet à Jérusalem.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les Palestiniens craignent qu'Israël ne cherche à remettre en cause le statu quo en vigueur depuis plusieurs décennies sur ce site ultra-sensible.

Les entrées de l'esplanade sont contrôlées par Israël. Le site est aussi le lieu le plus sacré pour les juifs, qui l'appellent Mont du Temple. Les musulmans peuvent y accéder à toute heure. Les juifs ne peuvent y pénétrer qu'à certaines heures et n'ont pas le droit d'y prier.

Les autorités israéliennes assurent qu'elles n'ont pas l'intention de modifier ces règles tacites.

Depuis l'installation des portiques de sécurité, les Palestiniens ont boycotté le site, priant en dehors, et les violences ont été quotidiennes.

Elles ont culminé vendredi 21 juillet à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupés, après la grande prière hebdomadaire des musulmans, quand trois Palestiniens et trois Israéliens ont été tués. Deux autres Palestiniens sont morts samedi 22 juillet dans des heurts.

À la suite de ces tensions, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé vendredi 21 juillet le gel des contacts avec Israël.

Dans des déclarations dimanche 23 juillet à Ramallah (Cisjordanie), siège de l'Autorité palestinienne, il a évoqué la suspension de la coopération sécuritaire avec Israël.

"Ils (les Israéliens) seront les grands perdants, car nous jouons un rôle important pour assurer notre sécurité et la leur. Si Israël souhaite la reprise de la coordination sécuritaire, il doit revenir sur ses décisions", a prévenu le président palestinien.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a réuni dimanche soir 23 juillet son cabinet de sécurité pour examiner la situation.

Le pape François est aussi intervenu. "Je suis avec une vive inquiétude les graves tensions", a-t-il déclaré en appelant "à la modération et au dialogue".

Le Quartette pour le Moyen-Orient (Union européenne, ONU, États-Unis, Russie) a appelé à "une retenue maximale".


AFP/VNA/CVN

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