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À Arles, Hollande vante "l'engagement"... et son bilan

François Hollande, discret depuis son départ de l'Élysée le 14 mai sans être totalement effacé, a rompu vendredi soir 21 juillet à Arles son silence en prononçant un discours sur le thème de l'engagement, et en vantant au passage son bilan à la tête de l'État.

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François Hollande, le 21 juillet 2017 à Arles.

"Dans certaines périodes, l'impopularité est nécessairement au rendez-vous", et il faut espérer que "l'histoire vous rende justice", a philosophé l'ancien président, s'exprimant devant environ 300 personnes en conclusion des travaux des "Napoleons", un réseau d'acteurs de l'innovation.

L'ancien président ressent-il de la frustration après avoir quitté l'Élysée ?, lui a-t-il été demandé. "Moi je crois que pour tout président, même celui qui a fait quatorze ans de mandat, (...) François Mitterrand, je suis sûr que quand il est parti il avait quand même de la frustration. L'idée que l'on aurait pu faire davantage, oui, l'idée que les résultats auraient pu apparaître plus tôt, sans doute. Finalement sur un septennat c'était possible", a-t-il répondu dans un demi-sourire.

Plus tôt dans la journée, l'ex-chef de l'État avait plus directement loué son bilan devant la presse. "Le temps de la récolte arrive, on le voit bien. J'avais encore sous les yeux des statistiques sur les créations d'emplois au cours du premier semestre, je laisse une situation qui, je crois, peut être utile à mon successeur" Emmanuel Macron, a-t-il souligné.

Durant son intervention de près d'une heure devant les "Napoleons", l'ex chef de l'État s'est gardé de tout commentaire direct sur l'actualité politique, respectant sa promesse d'observer une certaine "réserve", au moins dans une "première période". Interrogé sur le rôle de la puissance publique, il a cependant semblé se faire l'écho de certaines associations, qui critiquent le désengagement de l'État dans la gestion de l'accueil des réfugiés.

"Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il y a des réfugiés, et il y a toujours eu une implication des associations très forte dans la politique d'accompagnement des réfugiés. Le risque c'est que l'État se défausse, délègue sa responsabilité à des associations, alors même que ce serait sa compétence. Ca ce n'est pas acceptable", a-t-il dit.

"Les pages, on en écrit toujours"

M. Hollande a aussi lancé une pique à Jean-Luc Mélenchon, sans le nommer, fustigeant "une forme de radicalité politique qui voudrait que l'on puisse faire du renvoi des dirigeants à tout moment un principe fondateur. Je ne suis pas sûr que ce soit le bon moyen, en tout cas ceux qui le proclament sont suffisamment depuis longtemps dans la vie politique pour ne pas avoir été menacés par (cette) politique", a-t-il raillé.

François Hollande, alors président de la République, pose à l'Élysée, le 11 mai 2017.

Revenant sur son action après les attentats de novembre 2015, il a justifié sa décision de convoquer le Congrès à Versailles, malgré la longue polémique suscitée par sa proposition d'étendre la déchéance de nationalité: "Le risque était que (le pays) connaisse un dislocation. Il fallait absolument le rassembler. C'est ce que j'ai fait notamment par un discours au Congrès à Versailles", a-t-il plaidé.

L'ancien président de la République, dont la parole est restée rare jusqu'à présent - il a publié quelques tweets et communiqués, notamment pour déplorer le retrait des États-Unis de l'accord de Paris, et donné une interview à la presse régionale -, répondait à l'invitation des "Napoleons", dont les travaux d'été portaient cette année sur "l'engagement".

M. Hollande doit prendre à la rentrée la présidence de la fondation la France s'engage, prolongement du projet du même nom porté par l'ancien ministre de la Ville Patrick Kanner. La fondation, basée à la Halle Freyssinet à Paris, a d'ores et déjà levé environ 30 millions d'euros, selon M. Hollande. Un directeur général, Jean Saslawky, a été nommé en avril.

L'ex-chef de l'État, "en vacances" depuis début juillet, mais toujours très attentif aux destinées du PS, a-t-il tourné la page de la présidence de la République, comme l'y invitent certains socialistes ? "Les pages, on en écrit toujours, d'abord je vais écrire un livre, si vous parlez de pages, voilà les pages que je vais remplir", a-t-il répondu à la presse.

Selon son entourage, l'ex-président est en tout cas convaincu d'une chose, "qu'il y a besoin de formations politiques, et du PS en particulier".

AFP/VNA/CVN

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