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Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Genève. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
''Tout cela se reproduira à moins que vous, les nations du monde, ne vous unissiez pour dire d’une seule voix : plus jamais ça !'', a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à l’ouverture d’une réunion exceptionnelle de l’Assemblée mondiale de la santé - l’organe décisionnel suprême de l’Organisation mondiale de la santé qui rassemble ses 194 membres.
Dans un article paru dimanche 28 novmebre dans Project Syndicate, un média en ligne d’opinions, il a également appelé les pays à prendre des mesures pour faire face aux prochaines épidémies en ''coopérant et collaborant'' et ne pas retomber dans le ''chaos et la confusion qui ont exacerbé'' l’actuelle pandémie.
Cette réunion de trois jours à Genève n’est que la deuxième session spéciale de l’Assemblée mondiale de la santé, la première en 2006 ayant fait suite à la mort de celui qui était alors à la tête de l’OMS, le Sud-Coréen Lee Jong-wook.
Au terme de la réunion, les membres de l’OMS, qui sont convenus dimanche 28 novembre d’entamer des négociations en vue de créer un instrument international pour mieux éviter et combattre les pandémies, devront officiellement valider ce mandat de négociation.
Une fois le processus enclenché, ils devront décider si cet instrument sera contraignant - à l’instar d’un traité - ou pas. ''Notre sentiment, c’est qu’il y a une grosse partie des États, dont la Chine et la Russie, qui sont d’accord avec cette idée d’un traité'', a dit une source diplomatique française.
''Nous sommes prêts à (...) une convention de l’OMS, un accord ou un autre instrument international'', a déclaré pendant les débats un représentant chinois, Shen Hongbing.
Les États-Unis ont en revanche jusqu’à présent fait preuve d’une certaine réticence face à un cadre juridique contraignant. Lundi 29 novembre, le ministre américain de la Santé, Xavier Becerra, s’est contenté de dire que son pays apportait son soutien à ''la préparation d’une convention de l’OMS ou d’un autre type d’instrument international'', sans autres précisions.
''Entrer dans l’histoire''
La proposition d’instrument international contraignant - soutenu par le Dr Tedros - avait été présentée fin mars dans une tribune signée par les dirigeants de pays répartis sur les cinq continents, dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le premier ministre britannique Boris Johnson et les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa et chilien Sebastián Pinera.
''Aujourd’hui, j’espère que nous allons entrer dans l’histoire. La situation dans le monde l’exige'', a déclaré lundi 29 novembre au cours des débats le président du Conseil européen, Charles Michel, à l’origine du projet.
''Nous voulons être mieux préparés, disposer de contremesures médicales suffisantes (...) et pouvoir nous appuyer sur des mécanismes de décision efficaces'', a souligné le ministre français de la Santé, Olivier Véran.
C’est dans un contexte de panique mondiale que se déroule la réunion, après la découverte du nouveau variant Omicron du coronavirus, dont la dangerosité et la transmissibilité sont encore à déterminer.
La gestion de la COVID-19 a montré les limites de ce que l’OMS a le droit et les moyens de faire. Manque de partage des échantillons et des données sur les premiers cas de COVID, ainsi que des vaccins : ''Au fond, la pandémie est une crise de solidarité et de partage'', a encore relevé M. Tedros, qui réclame un renforcement de l’OMS face aux États.
Le chemin reste toutefois encore long avant qu’un traité ou un autre instrument international sur les pandémies puisse voir le jour. Le projet d’accord prévoit dans un premier temps la création d'''un organe intergouvernemental’‘ en vue de rédiger et de négocier ‘‘une convention, un accord ou un autre instrument international de l’OMS sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies''.
Un rapport intermédiaire est attendu pour mai 2023, suivi de conclusions en mai 2024.
APS/VNA/CVN