Logement : face à la crise, le gouvernement français en quête de solutions

Élisabeth Borne se rend à Dunkerque jeudi 16 novembre pour tenter de répondre une nouvelle fois à la crise de l'immobilier, avec des "mesures concrètes" pour "intensifier" la construction de logements et "faciliter" leur accès aux étudiants, après des annonces en juin qui avaient déçu les acteurs du secteur.

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La Première ministre Élisabeth Borne, le 14 novembre à l'Assemblée à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le nombre de ménages en attente d'un logement social (2,42 millions) n'a jamais été aussi élevé et celui des personnes sans domicile a grimpé à 330.000.

La Première ministre, qui aura juste avant fait un saut à Ecuires (Pas-de-Calais) pour apporter son soutien aux habitants touchés par les inondations, sera accompagnée par le ministre délégué chargé du Logement Patrice Vergriete, ancien maire de Dunkerque et resté président de sa communauté urbaine.

Cet ancien socialiste, ingénieur urbaniste de formation, y a encouragé la construction de logements pour les rapprocher notamment des nouveaux emplois industriels.

Le projet de budget pour 2024 ne suffira pas à enrayer la crise du logement, a mis en garde, dans un rapport publié lundi, le député Horizons François Jolivet.

La production de logements neufs a lourdement chuté en 2023, prise en étau entre la hausse des coûts de construction et la baisse de pouvoir d'achat des acquéreurs, aussi pénalisés par la hausse marquée des taux d'intérêt qui complique l'accès au crédit.

"Bombe sociale"

À la recherche de solutions sans faire déraper les finances publiques, le gouvernement a actionné dans le budget quelques leviers fiscaux, sans totalement convaincre, même au sein de sa majorité.

Le ministre délégué chargé du Logement, Patrice Vergriete, le 7 novembre à l'Assemblée.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Le secteur est en triple crise", de production, environnementale et d'adaptation au vieillissement de la population, estime Patrice Vergriete, qui prône un "choc d'offre foncière". Son prédécesseur Olivier Klein avait évoqué un "risque de bombe sociale".

Mais "il n'y a pas de mesure magique", avait prévenu Elisabeth Borne début juin. Elle avait présenté une série de mesures essentiellement techniques (prolongation et recentrage du prêt à taux zéro dit PTZ, aides à la location mais fin du dispositif de défiscalisation Pinel) qui avaient déçu les acteurs du secteur.

Véronique Bédague, Pdg de Nexity, premier promoteur immobilier, avait jugé ce plan "minimaliste" et "imprécis".

Deux textes de loi sont depuis dans les tuyaux : l'un contre l'habitat indigne pour rénover notamment les copropriétés dégradées, qui doit être présenté à la fin de l'année, et l'autre, prévu pour le printemps, sur la décentralisation de la politique du logement, qui doit selon M. Vergriete être pilotée "au plus près du terrain".

Le nombre de permis de construire des logements est en chute libre, avec quelque 370.000 autorisations délivrées entre octobre 2022 et septembre 2023.

Les autorisations de logements sociaux en 2023 devraient s'établir autour de 85.000, un chiffre insuffisant pour le gouvernement et les bailleurs sociaux.

Logements intermédiaires

Le gouvernement souhaite surtout accélérer la production de logements locatifs intermédiaires (LLI), aux tarifs réglementés mais plus élevés qu'en logement social. En 2021, dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles, 18.000 de ces logements ont été construits.

Chantier de bâtiment résidentiel à Bordeaux, le 15 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il s'est engagé à permettre aux bailleurs sociaux d'avoir 20% de logements intermédiaires dans leur portefeuille au lieu de 10% actuellement.

Patrice Vergriete, qui a annoncé en octobre une rallonge budgétaire de 1,2 milliard d'euros sur trois ans pour rénover les HLM, a promis de "mettre des moyens", malgré la hausse du prix du foncier, misant sur des "conventions territorialisées" qui fixent des objectifs de logements sociaux par territoire.

Pour les étudiants, le gouvernement prévoit de construire 60.000 logements, tandis que 1.600 du village olympique de Paris 2024 seront transformés à l'issue des JO en logements étudiants, a rappelé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.

Lors de son déplacement, la Première ministre visitera le chantier de réhabilitation d'une friche industrielle, que le gouvernement encourage à reconvertir pour accueillir des projets d'usines mais aussi des logements, et ainsi réconcilier "réindustrialisation et sobriété foncière".

Élisabeth Borne posera aussi la première pierre de la méga-usine de batteries pour voitures électriques de la start-up Verkor, qui compte ouvrir en 2025 avec 1.200 emplois directs à la clé. Il s'agit de l'un des quatre projets de ce type en France.

AFP/VNA/CVN

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