L'OCDE tire la sonnette d'alarme et appelle à doper la croissance

L'OCDE a tiré mercredi 1er juin la sonnette d'alarme en appelant les États à activer d'urgence le levier de la politique budgétaire pour éviter le piège d'une "croissance molle" qui menace une économie mondiale atone.

>>Réunion de l'OCDE sur la fraude fiscale, Mossack Fonseca perquisitionné

>>La France, pays de l'OCDE où on passe le plus de temps à la retraite

"Le monde est piégé dans une croissance molle", a alerté le secrétaire général Angel Gurria, à l'occasion de l'ouverture de la réunion ministérielle de l'OCDE à Paris, soulignant qu'elle est de surcroît menacée par un éventuel Brexit ou encore "les perturbations financières" sur les marchés émergents.

L'OCDE a maintenu à un "faible" 3% ses prévisions pour l'économie mondiale cette année, qu'elle avait amputées de 0,3 point en début d'année. Et pour 2017, elle se risque à peine à prédire plus qu'un très léger rebond à 3,3%.

L'OCDE appelle à éviter le piège d'une "croissance molle".
Photo : AFP/VNA/CVN

"Il y a urgence", a assuré la chef économiste, Catherine Mann, qui constate que l'économie mondiale n'est toujours pas sortie de la crise huit ans après.

D'autant plus que la croissance "s'est essoufflée" dans la plupart des économies émergentes, le moteur de l'économie mondiale ces dernières années, et que les pays avancées n'ont pas pris le relais, affichant un "modeste" redressement.

"Plus l’économie restera piégée dans une croissance molle, plus il sera difficile de briser les effets de rétroaction négatifs, de revivifier les forces du marché et de stimuler les économies pour les inscrire dans une dynamique de croissance forte", a assuré Mme Mann.

Le ralentissement chinois contribue largement à cette croissance "molle" de l'économie mondiale. L'OCDE table pour cette année sur 6,5% de croissance pour le géant asiatique, nettement moins que l'an dernier (6,9%), et table sur un nouveau recul l'an prochain à 6,2%.

Le risque "d'un brusque repli à court terme de la croissance a quelque peu diminué" en Chine, a admis l'organisation. Mais elle s'est empressée de souligner que les récents choix des autorités chinoises pour soutenir l'économie "vont probablement ralentir le processus de rééquilibrage et exacerber les risques financiers, ajoutant aux difficultés à plus long terme".

L'Inde poursuit sa croissance

Parmi les pays émergents, le Brésil plonge encore plus dans la récession, avec un PIB qui devrait dégringoler de 4,3%, alors que l'organisation tablait déjà sur une chute de 4% en février. L'an prochain, le géant sud-américain restera en récession, à -1,7%, selon l'OCDE qui ajoute que les "profondes divisions politiques limitent les possibilités de réformes à court terme".

Il n'y a que l'Inde qui poursuit sa croissance à un rythme élevé parmi les grands pays émergents, à 7,5%.

Pour les États-Unis, l'OCDE fait passer la prévision de croissance sous la barre des 2% cette année, à 1,8% contre 2% en février, mais elle s'attend à un rebond en 2017 à 2,2%. "L'économie américaine, mais elle n'est plus une locomotive", a admis l'économiste.

En Europe, elle révise toutefois à la hausse les prévisions pour la France de 1,2% à 1,4%. Pour l'an prochain, l’organisation internationale s'attend toutefois à une croissance en France quasi stable (1,5%). Idem pour l'Allemagne qui devrait passer de 1,6% cette année à 1,7% en 2017.

Face à la menace de la stagnation, l'OCDE incite les États à prendre des initiatives pour doper la croissance et à ne plus attendre uniquement la solution de la part des banques centrales, dont le levier a été "trop longtemps exclusif" et dont les instruments "sont trop sollicités".

"En l'absence de mesures étoffées, cohérentes et collectives, la croissance restera décevante et atone", a prévenu Mme Mann. "Le niveau durablement faible de la croissance a (...) entraîné les pays dans le piège d’une croissance molle", a expliqué l'économiste, plaidant pour que l'action publique prenne désormais le relais

Mme Mann a ainsi appelé les États à mettre "plus largement à contribution" la politique budgétaire en procédant à des "dépenses de qualité" susceptibles de dynamiser la croissance, d'autant plus qu'ils peuvent se financer à des taux d'intérêts très bas sur les marchés.

L'économiste a appelé à cibler des infrastructures matérielles, par exemple dans le domaine du numérique, de l'énergie ou du transport, mais aussi "l'éducation préscolaire ou innovation". Elle a toutefois affirmé qu'il "est impossible de s’engager sur une telle trajectoire sans adopter des politiques structurelles propres à stimuler la concurrence, l’innovation et le dynamisme des marchés, à développer les compétences et la mobilité sur le marché du travail, et à conforter la stabilité et le fonctionnement des marchés financiers".

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top