>>Sharp dément des rumeurs de perte massive et de 2.000 suppressions d'emplois
Un marché à Tokyo. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ces chiffres auront probablement peu d'influence sur la décision attendue du Premier ministre Shinzo Abe quant au report d'une hausse de TVA prévue au printemps 2017, par crainte qu'elle ne vienne faire dérailler une fragile reprise. Selon les médias, l'annonce pourrait survenir dès mercredi 1er juin.
Le chef du gouvernement va devoir se livrer à un exercice d'équilibriste, justifiant ce nouveau délai par la prétendue menace d'une crise internationale tout en défendant l'efficacité de sa stratégie de relance "abenomics".
Ce relèvement de taxe de deux points (de 8 à 10%) avait déjà été différé après l'effet dévastateur d'une première majoration, en avril 2014, qui avait plongé le pays en récession.
Le mois dernier, les chiffres ont été plutôt encourageants.
La production industrielle a augmenté de 0,3% sur un mois, malgré l'impact des séismes survenus dans le Sud-Ouest du pays qui ont contraint plusieurs groupes, dont Toyota et Sony, à fermer temporairement des usines.
Cette statistique, publiée mardi 31 mai par le ministère de l'Industrie (Meti), dépasse les attentes des analystes interrogés par l'agence Bloomberg, qui misaient sur un déclin de 1,5%. Les livraisons ont progressé de 1,5% sur la période, tandis que les stocks reculaient de 1,7%.
La production avait déjà enregistré un regain de 3,8% en mars, après une baisse de 6,2% en février qui était la plus forte depuis la catastrophe de mars 2011.
Un sondage mené auprès des entreprises manufacturières laisse espérer une nouvelle hausse de 2,2% en mai, puis de 0,3% en juin, même s'il faut considérer avec prudence ces prédictions souvent trop optimistes.
La consommation des ménages japonais, atone depuis de longs mois, a elle aussi surpris : elle a certes encore diminué en avril (-0,4% sur un an), mais dans une moindre mesure qu'un mois plus tôt (-5,3%), a annoncé le ministère des Affaires intérieures. Les analystes anticipaient un repli de 1,3%.
Sur le front de l'emploi, la situation reste favorable. Le taux de chômage a stagné en avril à 3,2% de la population active, grâce à une proportion inchangée tant du côté des hommes que des femmes.
Les conditions d'emploi sont, sur le papier du moins, de plus en plus favorables, avec en avril 134 offres pour 100 demandes (contre 130 en mars et 128 en janvier et février), du jamais vu en 24 ans et demi, selon le ministère du Travail, même si cette situation masque d'importantes disparités du marché du travail, avec un essor des emplois précaires.
AFP/VNA/CVN