L'Iowa lance le casting pour trouver le meilleur démocrate contre Trump

J-1 ! Après des mois de campagne dans le petit État américain de l'Iowa qui sera le premier lundi 3 février à voter dans les primaires démocrates, les candidats multiplient dimanche 2 février meetings et interviews pour convaincre qu'ils sont chacun le plus apte à battre le président sortant Donald Trump en novembre.

>>États-Unis: soirée test pour Joe Biden, attendu au tournant du débat démocrate

>>Avec une foule de candidats, la route vers la Maison Blanche prend des détours inédits

Le candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders lors d'un meeting de campagne, le 1er février à Cedar Rapids, dans l'Iowa.

L'ombre du président républicain flotte inévitablement sur la campagne des démocrates, car en parallèle se profile son acquittement à Washington, au Sénat, lors du vote final de son procès en destitution mercredi prochain 5 février.

Sur les onze candidats en course pour l'investiture, quatre ont occupé ces derniers mois le haut des sondages dans l'Iowa : le sénateur socialiste Bernie Sanders, suivi respectivement de l'ancien vice-président Joe Biden, du jeune ex-maire Pete Buttigieg et de la sénatrice progressiste Elizabeth Warren. Récemment, la sénatrice modérée Amy Klobuchar a grimpé dans les intentions de vote.

"Tout commence dans l'Iowa", a lancé Bernie Sanders, 78 ans, lors d'un meeting-concert samedi soir 1er février à Cedar Rapids. Il avait perdu d'un cheveu il y a quatre ans ici face à Hillary Clinton, et espère cette fois que l'État lui servira de tremplin pour la suite.

Que les candidats soient âgés, comme Bernie Sanders et Joe Biden (77 ans) ou nouveaux venus, comme Pete Buttigieg, 38 ans, leur message à la base démocrate est qu'ils sont chacun le plus capable de priver Donald Trump d'un second mandat - la priorité des électeurs de gauche.

"Le plus important est de battre Donald Trump !" martèle Elizabeth Warren, sénatrice progressiste de 70 ans.

À ceux qui seraient arrêtés par sa jeunesse, Pete Buttigieg rappelle Kennedy, Clinton et Obama : "Depuis un demi-siècle, chaque fois que mon parti a gagné la Maison Blanche, c'était avec un candidat qui était nouveau en politique", a-t-il dit sur CNN dimanche 2 février.

Joe Biden est en tête des sondages pour les primaires démocrates depuis des mois au niveau national, mais est juste derrière Bernie Sanders dans l'Iowa.
Photo : AFP/VNA/CVN

À l'inverse, Joe Biden propose la stabilité et l'expérience pour tourner la page Trump : "On a besoin d'un président qui sera prêt dès le premier jour", dit-il. Il est premier des sondages depuis des mois au niveau national.

La fin de campagne dans ce petit État se joue d'ordinaire sur le terrain, presque électeur par électeur. Des milliers de bénévoles frappent aux portes, téléphonent et plantent des pancartes dans la neige.

Bernie Sanders et deux autres poids lourds, Elizabeth Warren et Amy Klobuchar, doivent rattraper en un week-end le temps perdu depuis deux semaines puisqu'ils étaient retenus au Congrès jusqu'à vendredi 7 février par leurs fonctions de sénateurs, pour le procès de Donald Trump.

La tension monte

Dans l'Iowa, l'essentiel est de créer la surprise et de faire mieux que les attentes, car si le nombre de délégués rapportés ici est négligeable, l'élan médiatique et politique créé par une bonne prestation peut rapporter gros, à commencer par la primaire du New Hampshire, huit jours plus tard.

"Il faut qu'on ait un bon résultat", a dit Amy Klobuchar sur Fox dimanche 2 février.

"Il est évident qu'on a besoin de bien finir ici dans l'Iowa", a admis Pete Buttigieg sur ABC.

Sur les 11 candidats encore en lice, sept quadrilleront dimanche 2 février cet État aux immenses plaines enneigées et seulement trois millions d'habitants. Les autres concentrent leurs moyens sur les prochains scrutins.

Le vote ne se fera pas par bulletin mais lors d'assemblées d'électeurs lundi soir 3 février, dans environ 1.700 salles, où ils se regrouperont par candidat.

Pendant des mois, les rivaux démocrates ont fait vœu de ne pas s'attaquer, désireux de montrer un front uni contre Donald Trump.

Bernie Sanders a ainsi rappelé qu'il soutiendrait quoi qu'il arrive le candidat investi par le parti, ce qu'il avait tardé à faire en 2016 avec Hillary Clinton.

Mais l'entrée dans la course fin novembre du milliardaire Michael Bloomberg a agacé. Malgré ses appels à l'union, Elizabeth Warren a décoché une flèche vers l'ancien maire de New York, qui a dépensé des dizaines de millions d'USD en publicités, ne fait presque pas campagne et ne participe pas aux quatre premières primaires, dont l'Iowa.

Le parti démocrate devrait en outre probablement l'autoriser à participer au prochain débat télévisé.

"Nous vivons aujourd'hui dans une Amérique où un milliardaire peut juste décider de faire l'impasse sur les quatre premiers États" mais peut "s'acheter une place sur le plateau du débat", a-t-elle déploré.

L'auditoire de Bernie Sanders a également hué Michael Bloomberg samedi soir 1er février.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top