>>Nucléaire iranien : les pourparlers de Vienne seraient suspendus pendant quelques jours
>>Washington et Téhéran envisagent des négociations directes
>>Iran : les pourparlers de Vienne sur le nucléaire progressent de manière positive
Le négociateur iranien Ali Baghéri arrive au palais Cobourg, à Vienne, le 8 février, pour les négociations sur le nucléaire iranien. |
De retour dans la capitale autrichienne, les différentes délégations ont enchaîné les rencontres au palais Cobourg.
C'est dans cet hôtel de luxe que se déroulent les discussions entre l'Iran et les parties restantes à l'accord (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni et Russie).
À son arrivée, le négociateur iranien Ali Baghéri n'a pas dit un mot à la presse. Tout comme le coordinateur de l'Union européenne Enrique Mora, qui supervise le processus et informe les Américains, présents à Vienne mais pas impliqués de manière directe.
Les diplomates s'étaient quittés fin janvier en appelant à des "décisions politiques" après les "progrès" réalisés au cours du mois, qui avaient permis de sortir d'une longue impasse.
Offre et contre-offre
Depuis Washington, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dit son "espoir" d'une issue rapide même si des divergences importantes demeurent.
"Les deux parties ont fait preuve de volonté", a-t-il estimé.
"Il y a une offre américaine. Il y a une contre-offre. (...) Je ne sais pas si cela va durer une semaine, deux semaines, trois semaines, mais nous sommes certainement dans les dernières étapes de la négociation".
La veille, Washington n'avait pas caché son impatience.
Les pourparlers "sont parvenus à un stade où une conclusion devient urgente", a prévenu un porte-parole du département d'Etat américain, interrogé par l'AFP.
"Un accord qui réponde aux préoccupations-clés de toutes les parties est en vue, mais s'il n'est pas conclu dans les prochaines semaines, les avancées nucléaires de l'Iran rendront impossible notre retour" dans le texte de 2015, a-t-il ajouté.
Les discussions ont débuté au printemps 2021 pour sauver cet accord destiné à empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.
Le diplomate de l'Union européenne Enrique Mora, qui supervise le processus de négociations sur le nucléaire iranien, arrive au palais Cobourg, à Vienne, le 8 février. |
Les États-Unis s'en sont retirés en 2018, sous la présidence de Donald Trump qui le jugeait insuffisant, et ont rétabli dans la foulée leurs sanctions économiques.
En riposte, la République islamique s'est affranchie des restrictions-clés à son programme nucléaire, placé sous surveillance de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Les négociations visent à mettre en œuvre un "retour mutuel" de Washington et Téhéran dans l'accord, défendu par l'actuel président américain Joe Biden.
Les États-Unis veulent boucler le dossier au plus vite et souhaitent un dialogue "direct", ce que ne veut pas l'Iran pour l'instant.
Téhéran sur la réserve
Se gardant de tout pronostic, la République islamique a insisté sur la priorité qui doit être la suppression des sanctions asphyxiant l'économie du pays.
L'hôtel Palais Coburg à Vienne, lieu des pourparlers autour de l'accord sur le nucléaire iranien. |
"Un accord dans lequel les sanctions qui forment la pression maximale ne sont pas levées (...) ne peut pas être la base d'un bon accord", a souligné sur Twitter Ali Chamkhani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, plus haute instance politique, militaire et sécuritaire du pays.
Si Washington persiste à acculer Téhéran, "le chemin des négociations ne sera pas aisé", a-t-il insisté mardi 8 février, refusant d'être tenu par des échéances artificielles.
Quelles sanctions lever, qui fait le premier pas en premier, de Téhéran ou de Washington? Il s'agit de "se mettre d'accord sur le rythme de la levée des sanctions et du retour dans les clous du programme nucléaire", a souligné M. Borrell.
AFP/VNA/CVN