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Une patiente pendant une mammographie à l'institut Paoli-Calmette à Marseille. |
Le cancer du sein est l'un des cancers les plus fréquents chez les femmes, avec plus de deux millions de nouveaux cas diagnostiqués l'an dernier dans le monde. Ces résultats parus dans la revue scientifique Nature "suggèrent que nous sommes en train de développer un outil qui peut aider les médecins à repérer le cancer du sein avec une plus grande précision", relève le Dr Dominic King, responsable britannique chez Google Health, et co-auteur de cette étude.
"D'autres essais, une validation clinique et des autorisations réglementaires sont nécessaires avant que cela puisse commencer à faire une différence pour les patients, mais nous sommes déterminés à travailler avec nos partenaires pour atteindre cet objectif", ajoute le chercheur dans un communiqué de l'Imperial College of London.
Cette technique d'intelligence artificielle (IA) issue de la recherche de Google est basée sur un modèle mathématique, un algorithme. Ce dernier a été entraîné, nourri, avec près de 29.000 images de mammographies provenant de Grande-Bretagne et dans une moindre mesure des États-Unis.
Les experts avaient accès aux antécédents de la patiente lors de l'interprétation des images radiographiques, alors que l'IA n'avait accès qu'à la dernière mammographie. L'IA a montré une réduction de la proportion de cas où un cancer a été détecté à tort, de 5,7% sur les images américaines étudiées et de 1,2% sur les britanniques. L'algorithme a également réduit le pourcentage de diagnostics manqués de 9,4% parmi les images américaines et 2,7% parmi celles provenant de Grande-Bretagne.
"Plus on identifie tôt un cancer du sein, mieux c'est pour la patiente", a déclaré Dominic King, responsable britannique de Google Health. Aux États-Unis, une seule lecture des images de dépistage est généralement effectuée, tandis qu'au Royaume-Uni, les mammographies proposées aux femmes entre 50 et 71 ans sont examinées par deux radiologues. C'est le cas aussi dans le cadre du dépistage organisé proposé en France aux femmes de 50 à 74 ans.
L'équipe de Google Health a également mené des expériences comparant la décision de l'ordinateur avec celle du radiologue premier lecteur. Si les deux diagnostics concordaient, le cas était marqué comme résolu. Ce n'est qu'en cas de résultats discordants que l'on demandait ensuite à l'appareil de comparer avec la décision du deuxième lecteur.
L'étude de King et de ses confrères montre que l'utilisation de l'IA pour vérifier le diagnostic du premier lecteur humain pouvait permettre d'économiser jusqu'à 88% de la charge de travail du second radiologue. "Cette technologie représente une opportunité pour soutenir l'excellent travail que réalisent aujourd'hui les examinateurs", a estimé M. King. L'équipe espère que cette technologie pourra un jour servir de "deuxième avis" pour les diagnostics de cancer.
AFP/VNA/CVN