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Le président du Parti du Congrès, Rahul Gandhi (centre), et le ministre en chef du Pendjab, Amarinder Singh (3e à droite), participent à une cérémonie commémorative pour le centenaire du massacre de Jallianwala Bagh, le 13 avril |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le haut-commissaire (ambassadeur) britannique auprès de l'Inde, Dominic Asquith, a déposé une gerbe lors d'une cérémonie au mémorial des martyrs de Bagh Jallianwala, un jardin entouré de murs où fut commis ce massacre à Amritsar au Pendjab (Nord-Ouest). Des traces de balles y sont toujours visibles.
Dans l'après-midi du 13 avril 1919, des soldats britanniques avaient bouclé le jardin et tiré sans sommation sur des milliers d'hommes, femmes et enfants sans armes, rassemblés à l'occasion de Baisakhi, une fête des moissons célébrée dans le Nord de l'Inde. Arimtsar était alors secouée par de violentes manifestations contre des arrestations et le renforcement des pouvoirs répressifs des autorités britanniques au sortir de la Première guerre mondiale.
Le bilan exact de cet événement, qui avait galvanisé les partisans de l'indépendance, reste incertain. Les archives de l'époque coloniale font état de 379 morts mais les chiffres indiens évoquent près d'un millier.
Mercredi 10 avril, la Première ministre britannique Theresa May a déclaré à la Chambre des Communes que ce massacre représentait "une cicatrice honteuse sur l'histoire indo-britannique".
"Nous regrettons profondément ce qui s'est passé et les souffrances provoquées", a dit Mme May, évitant comme ses prédécesseurs de présenter des excuses.
Le ministre en chef du Pendjab, Amarinder Singh, a jugé insuffisants les mots de Mme May et réclamé "des excuses officielles sans équivoque". Vendredi 12 avril, des milliers de personnes ont participé à une marche aux bougies avant la cérémonie de samedi 13 avril.
Une tragédie "horrible"
Les médias indiens ont réitéré cette semaine leurs appels à des excuses britanniques pour ce massacre que Winston Churchill, alors secrétaire d'État à la guerre, avait qualifié de "monstrueux".
"Mais même en cette année de centenaire du massacre, la Grande-Bretagne a refusé (...) d'effectuer ce pas important", a souligné le quotidien Hindustan Times dans un éditorial, estimant que la déclaration de Mme May "était peut être un cran plus forte qualitativement (...) mais loin d'être suffisante".
Le Premier ministre indien Narendra Modi a parlé d'une tragédie "horrible", estimant sur Twitter que le souvenir des victimes "nous incite à travailler encore plus dur à la construction d'une Inde dont ils seraient fiers".
Le chef de l'opposition Rahul Gandhi, présent à Amritsar, a évoqué sur Twitter "un jour tristement célèbre qui a frappé le monde entier et changé le cours du combat pour la liberté indienne".
Des élections législatives se déroulent en Inde depuis jeudi jusqu'au 19 mai.