La 6e session du Comité exécutif de la Fédération vietnamienne de football (FVF), qui s'est tenue mercredi, a permis d'officialiser le consensus des clubs obtenu lors d'un récent colloque sur le fait de n'autoriser qu'un seul joueur naturalisé et 3 joueurs étrangers à être sur le terrain lors de chaque rencontre à partir de 2010. Ceci afin de promouvoir l'essor du football national, d'offrir plus d'opportunités aux jeunes footballeurs du pays de s'illustrer, mais aussi dans un souci d'équité entre les clubs. Autre mesure adoptée unanimement : abaisser peu à peu la limite du nombre de joueurs étrangers pouvant évoluer au sein d'un même club.
Ainsi, à partir de l'an prochain, aucun club professionnel ne pourra disposer de plus de 5 joueurs étrangers au sein de son effectif et seuls 3 d'entre eux pourront figurer sur chaque feuille de match. À partir de 2011 et jusqu'en 2013, ces nombres seront respectivement abaissés à 4 et 3. Et à 3 et 2 pour les clubs qui évoluent dans le championnat d'élite.
Décisions controversées
La récente décision de la FVF n'a pas été applaudie par tous. Certains la voient d'un mauvais œil. D'autres, au contraire, estiment qu'elle va dans le bon sens.
Mai Duc Chung, l'entraîneur du club de Binh Duong n'est pas d'accord avec la nouvelle décision. Selon lui, à partir du moment où un joueur est naturalisé, il doit avoir le même statut que n'importe quel autre joueur vietnamien. Pham Phu Hoà, directeur de gestion de Dông Tâm Long An, souligne que ce n'est pas un souci de voir plusieurs joueurs étrangers. Ce n'est pas cela qui va empêcher les jeunes footballeurs du pays de sortir de l'ombre. Selon les statistiques, la Ligue 1 figure au 41e rang mondial des championnats les plus relevés. C'est notamment grâce aux contributions remarquables des joueurs étrangers naturalisés comme Phan Van Santos, qui porte très haut les couleurs du club de Dông Tâm Long An depuis maintenant 6 ans. Premier joueur brésilien à avoir été naturalisé vietnamien, il ne cache pas sa déception devant la nouvelle décision de la FVF pour la prochaine saison. Il se pourrait en effet qu'il soit contraint de jouer en tant que joueur étranger. Ce qui serait un comble au vu des efforts qu'il a déployés 2 ans durant pour obtenir sa naturalisation. Notamment persuader ses parents, apprendre la langue du pays de résidence… sans compter tout ce qu'il a fait pour la renommée du club. Les footballeurs thaïlandais Sakda et Nirut, du club de Hoàng Anh Gia Lai, pensent que cette décision va à l'encontre du développement footballistique professionnel dans le pays. Le Vietnam a progressé ces derniers temps. On a pu le constater lorsque la sélection nationale a remporté le titre de champion d'Asie du Sud-Est. Et ces progrès s'expliquent en partie par la qualité de la Ligue 1.
D'autres personnes, en revanche, pensent que la FVF a pris une bonne décision. C'est le cas de l'entraîneur du club de Hai Phong, Vuong Tiên Dung, qui redoute que la proportion de plus en plus importante des joueurs étrangers au sein des clubs soit un frein à l'éclosion du talent des jeunes footballeurs du pays. Pour Nguyên Hung Thai, président du club de football de Nam Dinh, le fait de limiter le nombre de footballeurs naturalisés pouvant fouler la pelouse au cours d'un match permettra de niveler le rapport de force entre les clubs les plus riches et ceux dont les ressources financières sont limitées.
En effet, la naturalisation des footballeurs étrangers est une des solutions les plus efficaces pour améliorer les performances et le niveau des clubs. Le pays recense aujourd'hui 9 joueurs étrangers naturalisés. Il s'agit de Phan Van Santos (à Dông Tâm Long An), Doàn Van Nirut, Doàn Van Kakda (Hoàng Anh Gia Lai), Phan Lê Martin, Trân Lê Issac (Hoà Phat Hanoi), Dinh Hoàng Max, Dinh Hoàng La (Ninh Binh), Huynh Kesley (Binh Duong) et Nguyên Rogerio (SHB Dà Nang). Quoi qu'il en soit, la décision de la FVF a d'ores et déjà été entérinée et prendra effet au lancement de la saison 2010.
Diêu An/CVN