"Neuf personnes ont été tuées et 37 aures blessées", a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué samedi soir 10 janvier. L'attentat a été revendiqué par la branche syrienne d'Al Qaeda sur son compte Twitter. L'attaque a suscité l'indignation au sein de la classe politique, qui a exprimé sa solidarité avec les habitants du quartier visé et appelé à l'"unité nationale".
Des forces de sécurité libanaises se rassemblent devant un café visé par une attaque suicide le 10 janvier 2015 à Tripoli, au Liban. |
L'armée a affirmé dans un communiqué qu'"autour de 19h30 (17h00 GMT), un kamikaze a attaqué un café à Jabal Mohsen, faisant plusieurs morts et blessés parmi les civils". Une source des services de sécurité a précisé que l'attaque a eu lieu dans le café Al-Achkar à Jabal Mohsen, ajoutant que deux des corps des personnes tuées étaient en lambeaux. Ensuite un second kamikaze est arrivé et s'est également fait exploser", selon cette source.
L'armée a bouclé le secteur dans lequel habitants les kamikazes, empêchant les journalistes de s'approcher des lieux, selon le correspondant de l'AFP à Tripoli. Un témoin, Zouheir al-Cheikh, légèrement blessé par l'attaque, a raconté à l'AFP qu'il se trouvait dans le café "avec d'autres personnes, quand nous avons soudain entendu une première explosion. Ensuite, une énorme explosion a eu lieu, mais on ne sait pas ce qui l'a provoquée".
Une source des services de sécurité a indiqué à l'AFP que le kamikaze serait un jeune du quartier Mankoubine à majorité sunnite et que l'armée avait investi son domicile et arrêté son père. Tripoli a été entre mai 2007 et le printemps 2014 régulièrement théâtre de heurts meurtriers entre sunnites du quartier de Bab el-Tebbaneh et alaouites de Jabal Mohsen, qui se sont intensifié avec le conflit en Syrie voisine, les sunnites soutenant la rébellion syrienne et les alaouites partisans du régime de Bachar al-Assad. Depuis octobre, l'armée libanaise s'est déployée en force à Tripoli, deuxième ville du pays, arrêtant des centaines de personnes pour tenter de faire cesser les violences.
Les attaques de samedi 10 janvier font craindre une nouvelle explosion de violence dans la ville, le Premier ministre Tammam Salam dénonçant un "crime qui ne va pas entamer la volonté de l'État de faire face au terrorisme et aux terroristes". Le Hezbollah chiite, allié du régime Assad, a lui accusé les groupes extrémistes sunnites "terroristes". Le Liban, qui a été sous la tutelle syrienne pendant une trentaine d'années, est profondément divisé entre alaouites et chiites du Hezbollah partisans du président Assad et sunnites qui penchent du côté de l'opposition.