L'humanité face à une "spirale d'autodestruction" alerte l'ONU

L’action de l’homme sur le climat contribue à un nombre croissant de catastrophes dans le monde, a alerté mardi 26 avril l’ONU, appelant à enrayer cette ''spirale d’autodestruction'' à laquelle l’humanité fait face.

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Inondations après les fortes pluies à Durban (Afrique du Sud), le 12 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Dans un nouveau rapport, le Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes souligne que ces dernières se multiplient rapidement dans le monde en raison du changement climatique, qui est provoqué par l’action de l’homme, et d’une gestion inadéquate des risques.

Le rapport révèle qu’entre 350 et 500 catastrophes de moyenne et grande ampleur ont eu lieu chaque année au cours des deux dernières décennies. Le coût de ces catastrophes s’est élevé en moyenne à environ 170 milliards d’USD par an au cours de la dernière décennie.

Épisodes de sécheresse, températures extrêmes, inondations… Le nombre des catastrophes devrait s’élever à 560 par an - soit 1,5 par jour - d’ici à 2030 (contre 400 en 2015), et mettre en danger des millions de vies.

''Le monde doit faire davantage pour intégrer le risque de catastrophe dans notre façon de vivre, de construire et d’investir'', a souligné la vice-secrétaire générale des Nations unies, Amina Mohammed, dans la présentation du rapport.

Elle a appelé la communauté internationale à désengager l’humanité de cette ''spirale d’autodestruction''.

''Nous devons transformer notre complaisance collective en action. Ensemble, nous pouvons ralentir le rythme des désastres qui sont évitables'', a-t-elle ajouté.

Le rapport déplore que le monde ait une perception erronée des risques liés aux catastrophes naturelles, et l’attribue à une ''sous-estimation'' des risques et à des sentiments d'''optimisme'' et d’''invincibilité''.

Le rapport indique que l’ampleur et l’intensité des catastrophes sont en augmentation, le nombre de personnes tuées ou touchées par des catastrophes ayant été plus élevé au cours des cinq dernières années qu’au cours des cinq précédentes.

Les catastrophes ont un impact disproportionné sur les pays en développement, qui perdent en moyenne 1% de leur PIB par an à cause des catastrophes, contre 0,1 à 0,3% dans les pays développés. Le coût le plus élevé est supporté par la région Asie Pacifique.

Depuis 1980, seules 40% des pertes liées aux catastrophes ont été assurées, et les taux de couverture dans les pays en développement sont souvent inférieurs à 10% - parfois même proches de zéro, ce qui aggrave les conséquences à long terme de ces désastres.

''Les catastrophes peuvent être évitées, mais seulement si les pays investissent le temps et les ressources nécessaires pour comprendre et réduire les risques'', a relevé Mami Mizutori, représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe.

''En ignorant délibérément les risques et en ne les intégrant pas dans le processus décisionnel, le monde finance sa propre destruction'', a-t-elle ajouté.

APS/VNA/CVN

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