COVID-19
L'Europe poursuit son déconfinement progressif

Continent le plus endeuillé par le COVID-19 mais où la pandémie reflue, l'Europe poursuit très progressivement le déconfinement des populations pour éviter une deuxième vague de contaminations, avec de nouveaux assouplissements prévus dans une quinzaine de pays en début de semaine.

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Des personnes font leurs courses dans la rue d'Aligre, le 2 mai à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

L'Espagne, dont les 47 millions d'habitants étaient enfermés depuis mi-mars, a d'ores et déjà redécouvert samedi 2 mai les joies du sport et de la promenade. À Madrid, Barcelone et dans d'autres villes, de nombreux habitants sont sortis courir, parfois en groupes.

"Après tant de semaines de confinement, j'avais très envie de sortir, courir, voir du monde. Hier j'étais comme un enfant à la veille de Noël", commentait un quadragénaire du quartier de Chueca, levé à l'aube pour aller trottiner.

Plus inquiet, Jose Antonio, retraité de 65 ans, confiait que "si les gens veulent se contaminer, qu'ils se contaminent, mais le résultat, ce sera que dans 15 ou 20 jours, ils nous enfermeront de nouveau".

Le déconfinement du pays, l'un des plus meurtris, doit se poursuivre par phases d'ici la fin juin. À partir de lundi 4 mai, certains petits commerces comme les coiffeurs pourront recevoir des clients individuellement sur rendez-vous, et bars et restaurants auront le droit de vendre des produits à emporter.

Mais dès cette date, le port du masque sera obligatoire dans les transports publics, a annoncé samedi 2 mai le chef du gouvernement Pedro Sanchez.

La levée des restrictions est déjà bien enclenchée en Allemagne, où les écoles rouvrent progressivement dans certains Länder lundi 4 mai, en Autriche, où les artères commerçantes de Vienne ont retrouvé samedi leur animation avec la réouverture des magasins, ainsi que dans les pays scandinaves, où les "mesures barrières" et de distanciation sociale restent néanmoins de rigueur.

Et en Europe de l'Est, les terrasses des cafés et des restaurants rouvriront à partir de lundi 4 mai en Slovénie et en Hongrie, excepté dans la capitale Budapest. En Pologne, des hôtels, des centres commerciaux, des bibliothèques et certains musées ouvriront également leurs portes.

"Phase II"

La France et l'Italie, très touchées par l'épidémie, se préparent au début du processus.

Un employé d'un magasin de glaces, le 30 avril à Rome.
Photo : AFP/VNA/CVN

À Rome, où un rebond du nombre de morts quotidien a été enregistré samedi 2 mai (474 décès - mais dont 282 sont des décès hors hôpital du mois d'avril non comptabilisés jusqu'à présent), le responsable de la cellule chargée de répondre à la pandémie, Domenico Arcuri, a imploré ses concitoyens de "ne pas baisser la garde".

Des mesures d'assouplissement (réouverture des parcs, possibilité de rendre visite à sa famille et de se réunir en nombre limité) doivent en effet commencer à s'appliquer lundi 4 mai.

"La phase II commence. Nous devons être conscients que ce sera le début d'un défi encore plus grand", a-t-il dit, prévenant les Italiens que "la liberté relative" qu'ils allaient gagner serait remise en cause en cas de redémarrage de la contagion.

En France, où le déconfinement est prévu pour le 11 mai et où l'on a enregistré 166 décès en 24 heures - le chiffre le plus bas depuis plusieurs semaines - le gouvernement a décidé néanmoins de prolonger de deux mois, jusqu'au 24 juillet, l'état d'urgence sanitaire en vigueur depuis le 24 mars, jugeant sa levée "prématurée".

En Grande-Bretagne, le pic de la pandémie a été atteint selon le Premier ministre Boris Johnson, qui a promis un plan de déconfinement la semaine prochaine.

Selon The Times, une des pistes serait de demander aux usagers des transports en commun de prendre leur température avant de sortir de chez eux, et d'y rester s'ils ont de la fièvre, symptôme potentiel de la maladie.

Dans l'immédiat, les passagers de l'Eurostar - le train qui traverse la Manche - devront porter des masques, a indiqué la société.

Des personnes profitent du beau temps sur une plage de Galveston, le 2 mai au Texas.
Photo : AFP/VNA/CVN

La pandémie a fait au mois 241.682 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, dont plus de 85% en Europe et aux États-Unis, selon un dernier bilan établi par l’AFP sur la base des chiffres de sources officielles admis comme largement sous-évalués.

Les pays les plus touchés en nombre de morts sont les États-Unis avec plus de 66.000 décès, l'Italie (28.710 morts), le Royaume-Uni (28.131 morts), l'Espagne (25.100 morts) et la France (24.760 morts).

La Russie (1.222 décès), a enregistré 10.000 nouveaux malades en 24 heures, un record. Environ 2% des habitants de Moscou, soit plus de 250.000 personnes, sont atteints par le COVID-19, selon le maire.

Aux États-Unis, malgré des bilans quotidiens toujours lourds, certains États avancent dans la levée des mesures de restriction. Et le régulateur du médicament (FDA) a autorisé en urgence un antiviral expérimental, le remdesivir, qui d'après lui peut aider au rétablissement des malades.

À New York, ville la plus touchée, un hôpital de campagne aménagé dans Central Park pour faire face à l'afflux de malades va fermer.

Pour relancer l'économie, plus de 35 des 50 États américains ont commencé à lever ou sont sur le point de lever leurs strictes mesures de confinement. Les manifestations pour la "réouverture de l'Amérique" se multiplient à travers le pays.

Spectacle de Mick Jagger

En Asie, la Thaïlande prévoit de rouvrir en début de semaine restaurants, salons de coiffure et stades. Et la réouverture progressive des écoles est également attendue en Israël dimanche.

Des Chinois font la queue pour entrer dans un centre commercial, le 2 mai à Pékin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les Chinois, qui ne rapportent pratiquement plus de cas, ont entamé vendredi 1er mai leurs premières vraies vacances depuis le début de la crise. La Cité interdite, notamment, a rouvert, quoique de manière plus limitée qu'à l'ordinaire. À Hong Kong, les parcs de la ville ont été envahis à la faveur d'un weekend férié et d'une météo ensoleillée.

Au Brésil, une réplique du président d'extrême droite Jair Bolsonaro -corona-sceptique notoire-, a suscité une énorme polémique. Interrogé mardi 28 avril sur le fait que le pays venait de dépasser le chiffre de 5.000 morts, M. Bolsonaro avait répondu : "Et alors ?". Depuis, le bilan est passé à plus de 6.300 morts.

En Inde (1.218 décès), l'acteur américain Will Smith et la légende du rock Mick Jagger font partie des stars internationales et de Bollywood qui participent dimanche 3 mai à un spectacle en ligne pour soutenir la lutte contre le COVID-19. Le strict confinement imposé le 25 mars aux 1,3 milliard d'Indiens, prolongé au moins jusqu'au 17 mai, a plongé dans la détresse des millions de travailleurs de l'important secteur informel, et porté un coup très dur à la troisième économie d'Asie.

AFP/VNA/CVN

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