Brésil : 5.000 morts du coronavirus, et un "et alors ?" de Bolsonaro

Rarement deux simples mots auront provoqué une telle tempête : le "Et alors ?" lâché par le président Jair Bolsonaro à un journaliste qui l'interrogeait sur le fait que plus de 5.000 Brésiliens étaient morts du coronavirus n'est pas passé.

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Le président brésilien Jair Bolsonaro et son épouse Michelle lors de la cérémonie de prise de fonctions du nouveau ministre de la Justice, Andre Mendonca, à Brasilia le 29 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

La réplique désinvolte a fait des vagues durant toute la semaine, déclenchant jusqu'à vendredi 1er mai des cascades de réactions de gouverneurs, responsables politiques, professionnels de santé ou éditorialistes, outrés face à l'absence d'empathie présidentielle. Jair Bolsonaro n'en est pas à une polémique près. Mais si cette remarque a suscité un tel effarement, c'est que son pays fait face à une vague incontrôlable de la pandémie, à quelques semaines d'un pic qui risque de surpasser les prévisions les plus catastrophistes.

Avec officiellement 85.380 cas de contamination, mais 15 ou 20 fois plus d'après des scientifiques, et 5.901 morts, ce pays-continent voit se profiler un scénario à l'américaine ou à l'italienne. "Et alors ? Je suis désolé. Vous voulez que je fasse quoi? Je suis Messias (Messie, son 2e prénom, ndlr) mais je ne fais pas de miracle", avait rétorqué le président interrogé mardi soir 28 avril sur le fait que le Brésil avait dépassé le cap des 5.000 morts du COVID-19, soit plus qu'en Chine.

Jugeant ce "Et alors?" "absolument inacceptable", Wilson Witzel, le gouverneur d'un État de Rio de Janeiro au bord de l'implosion sanitaire, a fustigé un président "qui ironise sur les morts" plutôt que "d'être un leader dans un tel moment". "Mettez vous au travail", a-t-il lancé dans un tweet mercredi 29 avril, le jour ou le président pro-armes s'entraînait dans un centre de tir, loin des angoisses des 210 millions de Brésiliens.

Autre gouverneur en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, Joao Doria, celui de l'État de Sao Paulo, le plus touché avec 2.375 morts, a répliqué, furieux : "Sortez de votre bulle de Brasilia", et conseillé à Bolsonaro d'aller visiter les hôpitaux de "ce pays qui pleure ses morts et ses malades".

AFP/VNA/CVN

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