Coronavirus
L'Europe donne un tour de vis pour "sauver Noël"

Face à la résurgence de la pandémie, par endroits hors de contrôle, les pays européens imposent des mesures de plus en plus strictes, et envisagent le recours à de nouveaux confinements.

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Des policiers surveillent une vitrine vandalisée par des manifestants le 26 octobre à Turin (Italie).

Répondant aux déclarations du chef de cabinet du président américain Donald Trump qui a laissé entendre dimanche 25 octobre que les États-Unis renonçaient à tenter de contrôler la maladie et pariaient plutôt sur des médicaments et des vaccins, le patron de l'OMS a estimé "dangereux de renoncer à contrôler" la pandémie. "Nous ne devons pas baisser les bras et c'est pour cela que nous disons que si nous sommes d'accord avec le chef de cabinet que protéger les plus vulnérables est important, renoncer à prendre le contrôle (de la pandémie) est dangereux", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus.

En Italie, de nouvelles mesures introduites face à la progression de l'épidémie de COVID-19 pour "sauver Noël" ont été accueillies avec colère et des milliers de personnes ont manifesté lundi soir 26 octobre contre la fermeture prématurée des restaurants et des bars. À Milan, capitale de la Lombardie (Nord), région enregistrant le plus grand nombre de contaminations, plusieurs centaines de manifestants ont affronté lundi soir 26 octobre les policiers anti-émeute dans le centre lundi soir 26 octobre.

Des tramways ont été vandalisés, des poubelles incendiées, des deux-roues renversés et quelques vitrines caillassées, selon les images diffusées en direct par des médias italiens. Dans la petite ville portuaire de Pesaro, non loin de San Marin (est), la police est intervenue dans un restaurant dont le propriétaire avait convié 90 personnes à dîner pour exprimer son refus de fermer à 18h. "Vous pouvez m'arrêter, je ne fermerai plus", a-t-il lancé.

À Rome, le Vatican a fait savoir que le pape François officierait sans fidèles pour les messes de l'Avent et de Noël, comme il l'a fait à Pâques, selon l'agence spécialisée Catholic News Agency (CNA). La maladie continue à s'étendre à travers l'Europe et l'Espagne a imposé un nouvel état d'urgence ainsi que des couvre-feux nocturnes. La Catalogne (Nord-Est) réfléchit même à un confinement de la population à domicile le week-end et la région voisine d'Aragon a décidé de boucler son territoire.

En France, où un nouveau record quotidien avec plus de 52.000 cas supplémentaires de COVID-19 a été enregistré dimanche, la perspective d'un nouveau confinement prend corps. Une deuxième vague "brutale" pourrait même être "plus forte que la première", s'est alarmé Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique qui guide le gouvernement.

Un homme ferme son établissement le 26 octobre au centre de Rome (Italie).
Photo : AFP/VNA/CVN

Le nombre des nouveaux cas positifs est retombé à plus de 26.000 lundi 26 octobre, mais plus de 2.700 malades du COVID-19 sont désormais hospitalisés en réanimation, 357 nouveaux cas graves ayant été admis dans ces services au cours des dernières 24 heures, un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis avril. En Allemagne, le marché de Noël mondialement connu de Nuremberg, qui attire quelque deux millions de visiteurs, a été annulé cette année.

Le gouvernement slovène a pour sa part annoncé le durcissement à partir de mardi 27 octobre du confinement partiel en vigueur et renforcé les contrôles aux frontières. En Norvège, de nouvelles restrictions vont entrer en vigueur à Oslo où le port obligatoire du masque de protection est notamment étendu. Les bars de la capitale, déjà contraints d'arrêter de servir à minuit, ne pourront en outre plus accepter de nouveaux clients après 22h00.

Et en Belgique, où le nombre des contaminations a triplé en cinq semaines, passant à 321.031 cas, les vacances scolaires de la Toussaint ont été prolongées et les écoles contraintes de s'adapter à la forte progression du virus pour ne pas risquer d'aggraver une situation déjà "dramatique" dans les structures de soins. La pandémie a fait au moins 1,15 million de morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi lundi 26 octobre par l'AFP à partir de sources officielles. Près de 43,1 millions de cas ont été officiellement diagnostiqués.

Les États-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 225.239 morts, suivis par le Brésil (157.134), l'Inde (119.014), le Mexique (88.924) et le Royaume-Uni (44.896). Certains voient toutefois le bout du tunnel : Melbourne, la deuxième plus grande ville d'Australie, devrait ainsi sortir de son confinement cette semaine après environ quatre mois de restrictions qui ont coûté très cher.

"Sauver Noël !"

En revanche, les États-Unis ont connu un nombre record de nouveaux cas de COVID-19 ce week-end, le candidat démocrate à la présidence, Joe Biden, accusant le gouvernement du président Donald Trump d'agiter "le drapeau blanc de la défaite" après avoir admis qu'il "n'allait pas contrôler la pandémie". L'Union européenne a décidé pour sa part de réduire les réunions physiques de responsables et d'experts, au profit des visioconférences, en raison de l'augmentation du nombre des contaminations à Bruxelles.

Graphique montrant la répartition des nouveaux cas par jour par région du monde, au 25 octobre)

Au Pays de Galles, les restrictions ont provoqué colère et confusion. Pas le droit d'acheter de livres ou de vêtements pour bébés, même dans les magasins ouverts : confinés depuis vendredi et limités aux achats de produits "essentiels", plus de 65.000 Gallois avaient signé lundi 26 octobre une pétition exigeant l'abandon de ces règles jugées disproportionnées".

Sur le front du vaccin, le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé que sa formule en cours de mise au point entraînait une réponse immunitaire encourageante de la part des jeunes adultes et des personnes âgées. "Il est encourageant de voir des réponses immunitaires similaires entre les personnes âgées et les jeunes adultes", souligne un porte-parole du laboratoire qui travaille sur le vaccin avec l'université d'Oxford.


AFP/VNA/CVN

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