L'euro stable après l'emploi américain, reste sur une semaine record

L'euro se stabilisait par rapport au dollar américain après des chiffres de l'emploi bien meilleurs que prévu aux États-Unis, la devise unique européenne restant depuis la BCE sur une hausse hebdomadaire inobservée depuis le début de la pandémie.

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Billets de 100 USD.
Photo : AFP/VNA/CVN

Vers 16h20 GMT (17h20 à Paris), l'euro prenait 0,09% à 1,1450 USD pour un euro.

Le marché de l'emploi américain a contre toute attente résisté à Omicron en janvier, continuant à créer des emplois malgré les perturbations qui faisaient craindre des destructions.

"Cela remet la perspective d'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) de 50 points de base dès mars sur la table" et galvanise le USD, estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

La publication américaine a par ailleurs creusé l'appétit du marché pour le risque, ce qui profitait au bitcoin (+7,8%, sa plus forte hausse quotidienne depuis octobre, à 39.845 USD).

La semaine reste marquée par le renforcement de l'euro.

La devise européenne avait reculé jusqu'à son plus bas depuis juin 2020 il y a sept jours, à 1,1132 USD, avant de se redresser et d'enchaîner les hausses face au billet vert, pour finalement gagner 2,7% sur la semaine, une performance plus vue depuis mars 2020.

Une telle remontée peut surprendre : la BCE, qui s'est réunie jeudi 3 février, n'a pas relevé ses taux comme l'a fait la Banque d'Angleterre (BoE) le même jour, ni même dit s'apprêter à les augmenter à l'instar de la Fed la semaine précédente.

Mais après avoir encore récemment exclu une hausse des taux en 2022, la présidente de la BCE Christine Lagarde a reconnu que "la situation a changé".

"C'est ce virage soudain, par rapport aux attentes, qui fait autant réagir le marché", explique Kit Juckes, analyste chez Société Générale.

George Saravelos, analyste chez Deutsche Bank, conseille désormais de miser sur une hausse de l'euro face au USD dans les mois à venir, "une décision qui peut paraître un peu hâtive", reconnaît-il.

"Mais nous avons écrit pendant dix ans que le principal facteur qui pesait sur l'euro était la politique des taux négatifs", rappelle-t-il.

"Les participants du marché se sont habitués à une BCE qui soutient l'économie et qui est à la traîne des autres banques centrales pour durcir sa politique", ajoute Lee Hardman, analyste chez MUFG.

"Les réunions de mars et de juin" quand la BCE va revoir ses prévisions sur l'inflation "vont être particulièrement importantes", souligne-t-il.


AFP/VNA/CVN

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