Wall Street finit en ordre dispersé, séduite par les résultats mais inquiète de la Fed

La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée vendredi 4 février, hésitant entre de bons résultats de sociétés et la robustesse de l'économie américaine d'un côté, et les craintes d'un resserrement monétaire musclé de l'autre.

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Un opérateur du New York Stock Exchange.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le Dow Jones a cédé 0,06% à 35.089,74 points, l'indice Nasdaq, au sein duquel les entreprises technologiques sont fortement représentées, a pris 1,58% à 14.098,00 points, et l'indice élargi S&P 500, 0,52%, à 4.500,53 points.

La séance aura connu des allers-retours entre rouge et vert, le Dow Jones se repliant finalement alors qu'il était encore en hausse à moins de dix minutes de la clôture.

Au final, les trois indices majeurs de Wall Street ont fini la semaine en progression, pour la première fois en 2022, a relevé Art Hogan, de National Securities.

Les débats semblaient mal orientés en début de journée, les investisseurs digérant mal la publication du rapport mensuel sur l'emploi, qui a fait état de 467.000 emplois créés en janvier, plus du triple de ce qui était pronostiqué par les économistes (150.000).

En outre, le chiffre de décembre a fait l'objet d'une révision majeure, passant de 199.000 créations à 510.000. "Pour les marchés, le rapport sur l'emploi vaut surtout pour la Fed", a souligné Barry Gilbert, en charge de la stratégie d'allocation chez LPL Financial. "Et la surprise à la hausse d'aujourd'hui, tant sur les créations d'emplois que la hausse du salaire moyen horaire (+5,7% sur un an contre 4,9% en décembre) maintient la Fed sur les rails d'une première hausse de taux en mars et de quatre ou cinq relèvements cette année".

À l'issue du rapport sur l'emploi, près de 40% des opérateurs tablaient même sur une hausse de 50 points de base du taux directeur de la Fed dès mars (0,5 point de pourcentage), alors qu'ils n'étaient que 2% il y a un mois. La banque centrale américaine est en effet habituée à des hausses d'un quart de point à chaque fois.

Le marché obligataire s'est cabré après la publication du rapport. Le taux des emprunts d'État américains à 10 ans est monté jusqu'à 1,93%, pour la première fois depuis 25 mois, contre 1,83% la veille.

Pour Art Hogan, "toute la semaine, ça a été une lutte acharnée entre les craintes liées à la Fed et la prise de conscience que les données macroéconomiques et les résultats d'entreprises étaient meilleurs que ce qui avait été anticipé par le marché".

Le fait de finir la semaine sur une hausse montre que les investisseurs "s'attardent davantage sur les nouvelles positives plutôt que la peur de voir à quel point la Fed va être agressive" dans son resserrement monétaire.

Ce sentiment pourrait néanmoins évoluer, reconnait l'analyste, notamment en fonction de l'indice des prix à la consommation CPI, attendu jeudi prochain, et qui renseignera sur une possible décélération de l'inflation aux États-Unis.

À la cote, Meta (Facebook) n'a pas profité d'un rebond, après avoir été victime jeudi de la perte de capitalisation la plus importante de l'histoire (plus de 230 milliards d’USD envolés).

Après le nouveau recul de vendredi 4 février (-0,28% à 237,09 USD), l'action est retombée à son plus bas niveau depuis juillet 2020.

Également ciblé jeudi 3 février, Amazon s'est lui envolé (+13,54% à 3.152,79 USD), salué pour ses résultats meilleurs qu'attendu.

Wall Street ne lui a pas tenu rigueur de la compression de ses marges, liées aux difficultés d'approvisionnement et à l'augmentation du coût du travail. Tronçonné jeudi (-23,60%), Snap a été mis sur orbite (+58,82% à 38,91 USD), au lendemain de la publication de son premier trimestre bénéficiaire.

La maison mère de Snapchat a fait état d'une croissance toujours soutenue de ses utilisateurs, qui tranchait avec l'essoufflement de Meta (Facebook).

En difficulté au troisième trimestre après la mise à jour du système d'exploitation de l'iPhone d'Apple (iOS), qui limite le recueil des données personnelles, Snap a indiqué jeudi que son chiffre d'affaires publicitaires avait moins souffert fin 2021.

Un autre réseau social, Pinterest, a aussi passé une belle journée (+11,18% à 27,25 USD), après avoir publié jeudi 3 février des résultats meilleurs qu'attendu. La plateforme a vu le nombre de ses utilisateurs actifs mensuels baisser de 6% sur un an, mais a dégagé un revenu nettement plus élevé par utilisateur (+23%).

Malgré un chiffre d'affaires en hausse de plus de 32% au quatrième trimestre, Ford a été sanctionné (-9,70% à 17,96 USD) pour son bénéfice inférieur aux attentes.


AFP/VNA/CVN

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