L’étouffement

Policier pendant 21 ans dans la Police nationale et sapeur-pompier, Yann Dovergne est formé aux techniques de lutte contre les incendies et de sauvetage. Il connaît parfaitement la prise en charge médicale au Vietnam et propose des programmes personnalisés. Il nous parle aujourd’hui de l’étouffement.

>>35 ans après la tragédie du Heysel, courte cérémonie d'hommage à Bruxelles

>>De quoi rêve-t-on en ces temps de pandémie ?

Policier pendant 21 ans dans la Police nationale et sapeur-pompier, Yann Dovergne est aussi formateur en sauvetage aquatique en milieu naturel et concepteur d'actions de formation. Installé au Vietnam depuis cinq ans, il a fondé la société Voreto avec son épouse, dans ce but.

C’est un jour comme un autre, une réunion de famille autour d’un bon repas vietnamien...Les femmes parlent entre elles tandis que les hommes refont le monde entre deux bières précédées du traditionnel "Mot, Hai, Ba, YO!". La grand-mère gave son petit fils à grands coups de cuillère qui s’apparente plus à une louche. L’enfant n’a pas fini sa bouchée qu’il a déjà au bord des lèvres une autre louchée... car pour grandir, il faut manger !... et manger beaucoup !

Sauf que d’un coup l’enfant n’avale plus, il reste prostré. Il faut un "certain" temps pour que les adultes s’interrogent sur cette attitude anormale. Il faudra compter sur l’instinct maternel pour identifier la "fausse route" et déclencher un mouvement de panique chez les convives qui, en secouristes avisés donnent chacun leurs conseils : "mets lui un glaçon dans la bouche !", "mets le sur ton dos et cours autour de la pièce !", "Non ! s’écrie un des invités, donne-lui juste un verre d’eau !" Bref, pendant que tout le monde donne des injonctions plus farfelues les unes que les autres, l’enfant est en train de mourir... À moins qu’il ne soit un apnéiste professionnel, il est fort probable que dans les trois minutes, il passera de vie à trépas.

Définition de l’étouffement

L’obstruction des voies aériennes (l’étouffement) est la gêne ou l'empêchement brutal des mouvements de l’air entre l’extérieur et les poumons. Elle est souvent créée par les aliments (noix, œuf, cacahuètes, carottes) ou des objets (jouets, bouchon). Elle est assez fréquente chez les enfants, mais aussi chez les personnes ayant des problèmes de déglutition (personnes âgées, maladie de la gorge). Pour les autres catégories, ne pensez pas que vous serez épargnés car au cours de votre vie, il est probable que vous connaîtrez au moins une fausse route à l'instar d’un homme qui pensait s’amuser au mariage d’un de ses amis et que l’on a retrouvé mort à la fin du repas. Tout le monde pensait qu’il dormait.

On distingue deux types d’obstruction : L’obstruction partielle, lorsque la respiration reste efficace. La victime peut crier ou parler, elle tousse vigoureusement, sa respiration est bruyante.

L’obstruction totale (ou grave). La respiration n’est plus efficace, voire impossible. La victime porte souvent les mains à sa gorge, il ne peut pas parler, crier, tousser ou émettre un son, il garde la bouche ouverte, il s’agite, devient rapidement bleue puis perd connaissance.

COMMENT AGIR ?

En présence d’une victime présentant une obstruction partielle : ne jamais pratiquer de technique de désobstruction; installer la victime dans la position où elle se sent le mieux; l’encourager à tousser; demander un avis médical et appliquer les consignes; surveiller attentivement la victime.

En présence d’une victime présentant une obstruction grave : donner 5 claques dans le dos; réaliser 5 compressions en cas d’inefficacité des "claques dans le dos" (au niveau abdominal s’il s’agit d’un adulte ou d’un enfant; au niveau thoracique s’il s’agit d’un nourrisson; au niveau thoracique s'il s’agit d’un adulte obèse ou d’une femme enceinte lorsqu'il est impossible d’encercler l’abdomen); répéter le cycle "claques dans le dos" et "compressions"; interrompre les manœuvres dès l’apparition d’une toux, de cris ou de pleurs, la reprise de la respiration, le rejet du corps étranger; Installer la victime dans la position où elle se sent le mieux; alerter les secours.

Si la victime perd connaissance : Alerter les secours, Réaliser une réanimation cardio-pulmonaire (vérifier régulièrement dans la bouche en cas de "remontée" du corps étranger.

SURTOUT !!! FORMEZ-VOUS AUX GESTES DE SECOURS

Texte : Yann Dovergne/CVN
Photos : Inserm de Bordeaux/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top