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La famille royale espagnole (gauche à droite : la princesse Léonor, le roi Felipe VI, la reine Letizia, et la princesse Sofia) assistent à une cérémonie d'hommages aux victimes du COVID-19 à Madrid, le 16 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Aujourd'hui symboliquement, nous disons au revoir à des mères, des pères, des enfants, des frères, des amis. Nous prenons leurs mains, nous caressons leurs joues, nous embrassons leurs fronts, nous enregistrons leurs regards dans nos cœurs", a dit, dans un discours émouvant, Hernando Calleja, frère d'un célèbre journaliste espagnol, José María Calleja, mort du COVID.
Sous un grand soleil, devant le Palais royal de Madrid, cette cérémonie était présidée par le roi Felipe VI et rassemblait les plus hautes autorités de l'État espagnol et des dirigeants de l'UE et d'organisations internationales, tous masqués et assis sur des chaises espacées pour respecter les distances de sécurité.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, et le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, étaient notamment présents.
"Nous n'oublierons jamais les victimes. Vous n'êtes pas seuls face à votre douleur", a dit le roi à l'adresse des proches des morts de la maladie. "C'est une douleur que nous partageons, votre deuil est le nôtre", a-t-il ajouté.
Reconfinement d'une zone en Catalogne
Cet hommage d'État aux victimes du COVID intervient sur fond de rebond de l'épidémie dans le pays, près d'un mois après la fin d'un confinement très strict.
Le roi Felipe (2e gauche), sa fille la princesse Leonor (2e droite), une infirmière catalane Aroa Lopez (gauche) et le frère d'un journaliste mort du COVID Hernando Calleja lors de la cérémonie d'hommages aux victimes du COVID, le 16 juillet à Madrid. |
Alors que la population a repris sa vie et que les frontières ont rouvert avec l'Europe et une douzaine de pays hors UE, l'Espagne a connu ces derniers jours une recrudescence des contaminations. Les autorités suivent de près plus de 120 foyers actifs. Celui qui les inquiète le plus est situé en Catalogne (Nord-Est), autour de la ville de Lérida où environ 160.000 habitants ont été reconfinés mercredi 15 juillet.
Il a été également demandé aux habitants de trois quartiers d'une banlieue de Barcelone, L'Hospitalet de Llobregat, de rester chez eux. Dans cette région et de nombreuses autres, les gouvernements régionaux ont serré la vis en renforçant le caractère obligatoire du masque, même quand la distance de sécurité peut être maintenue.
Le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, bombardé de critiques par l'opposition pour sa gestion de la crise, avait déjà décrété fin mai dix jours de deuil national pour les victimes, le deuil le plus long depuis le rétablissement de la démocratie dans le pays, en 1977. L'Espagne, septième pays du monde comptant le plus grand nombre de morts dus au coronavirus, a répertorié officiellement plus de 28.400 morts. Mais selon l'Institut national de la statistique et un organisme de recherche public, le pays a enregistré depuis mi-mars une surmortalité de 43.000 à 44.000 décès.
Le gouvernement affirme que ce chiffre inclut d'autres causes de décès ainsi que des cas présumés de COVID qui n'ont pu être confirmés par des tests PCR, condition indispensable pour être comptabilisé dans le bilan officiel. L'exécutif de M. Sanchez, qui avait décrété l'état d'alerte du 14 mars au 21 juin afin de pouvoir imposer le confinement de la population, a exclu jusqu'ici de rétablir un tel régime d'exception et affirme que les régions, compétentes en matière de santé, disposent des outils suffisants pour contrôler l'épidémie.
AFP/VNA/CVN