>>Des géants américains de la distribution votent pour le masque
>>Reconfinements et masques obligatoires progressent dans le monde
Des voitures font la queue à un centre de dépistage du COVID-19 à Los Angeles le 15 juillet. |
L'Espagne, l'un des pays européens les plus affectés par la pandémie, va pour sa part rendre jeudi un hommage solennel aux victimes du virus, tout en continuant de tenir à l'œil plus de 120 foyers actifs sur son sol. Plus de 13,4 millions de personnes ont contracté le nouveau coronavirus et près de 580.000 décès ont été recensés dans le monde à ce stade.
Sur tous les continents, la pandémie provoque une vague de reconfinements et de nouvelles mesures comme le port obligatoire du masque, qui gagne du terrain notamment aux États-Unis bien qu'une partie de la population reste rétive à son usage.
Chiffres alarmants
Le pays, déjà le plus touché du monde, a enregistré un nouveau record de contaminations sur 24 heures mercredi 15 juillet, avec plus de 67.000 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins. Le Texas y a largement contribué, avec un nouveau record sur une journée pour cet État, de quelque 10.790 nouveaux cas, ont rapporté les autorités sanitaires locales.
La première puissance mondiale est confrontée depuis la fin juin à une très forte résurgence du virus, notamment dans les États du sud et de l'ouest du pays. Depuis dix jours, le nombre d'infections détectées toutes les 24 heures est compris entre 55.000 et 65.000. Ces chiffres alarmants équivalent à environ le double des niveaux de contaminations enregistrés autour du mois d'avril, quand le pays était en grande partie confiné.
Quel que soit le lieu, les Américains seront désormais obligés de se couvrir le visage pour faire leurs courses dans les plus de 5.000 magasins Walmart, plus grande enseigne de distribution au monde qui a suivi les exemples d'Apple ou de Starbucks. Certains modèles prédisent encore près de 100.000 nouveaux décès d'ici novembre aux États-Unis, contre 137.000 aujourd'hui.
Bilan mondial de la pandémie de nouveau coronavirus, au 15 juillet à 19h00 GMT. |
L'Amérique latine et les Caraïbes demeurent également très touchées. La région est la deuxième la plus endeuillée par la pandémie, avec 151.022 morts, derrière l'Europe (203.793). Au Brésil, qui compte à lui seul 75.366 décès et plus de 1,96 million de cas, le président Jair Bolsonaro, dont la contamination a été confirmée, va rester en quarantaine mais affirme "aller bien". Le Pérou, également très touché, a nommé mercredi 15 juillet son troisième ministre de la Santé depuis le début de la pandémie.
Au Venezuela, le président Nicolas Maduro, a annoncé mercredi 15 juillet qu'il autoriserait la transformation du Poliedro de Caracas, une salle de spectacle qui avait jadis servi à accueillir les concerts des groupes Queen ou Metallica, en hôpital de campagne. En Argentine, la barre des 2.000 morts liées au coronavirus a été franchie mercredi 15 juillet.
Alerte à Tokyo
En Asie, l'Inde a contraint mercredi minuit 15 juillet les 125 millions d'habitants de l'État du Bihar à se reconfiner pour deux semaines. Anticipant des problèmes d'approvisionnement, des milliers de personnes se sont ruées mercredi 15 juillet sur les marchés de Patna, la capitale de cet État très pauvre, pour faire des réserves de nourriture.
Neelam Devi, qui fait partie d'une communauté pauvre, a ainsi réussi à se procurer un sac de 59 kilogrammes de riz et 15 kilos de farine sur un marché. "Pendant le précédent confinement, on a manqué de riz et de farine parce ce que l'on n'est pas parvenu à en acheter avant sa mise en place. Cette fois, nous avons décidé de ne pas répéter cette erreur".
Un malade du COVID-19 pratique le yoga sous le regard d'un docteur dans un centre de sport reconverti en résidence pour ceux qui sont contaminés par le coronavirus, à New Delhi le 16 juillet. |
À Hong Kong, les bars, les salles de sport et les salons de coiffure ont dû être fermés à nouveau mercredi, et les rassemblements de plus de quatre personnes ont été interdits dans la cité-État qui avait enregistré des succès dans la lutte contre le coronavirus. Au Japon, la ville de Tokyo est à son plus haut niveau d'alerte à la suite d'une hausse des cas constatés, a annoncé mercredi 15 juillet la gouverneure de la capitale, Yuriko Koike.
"Préparation essentielle"
En Europe, si le pire semble être passé, les risques de résurgence sont pris très au sérieux, comme en témoigne le reconfinement mercredi 15 juillet de la ville de Lérida et de plusieurs communes environnantes en Catalogne (Nord-Est de l'Espagne), après un bras de fer avec la justice. L'Espagne doit rendre jeudi 16 juillet un hommage solennel présidé par le roi Felipe VI et en présence de nombreux hauts dirigeants européens et du directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le pays, qui compte plus de 120 foyers actifs, déplore officiellement plus de 28.400 morts du COVID-19. L'Irlande, qui devait rouvrir pleinement ses bars lundi, a fait machine arrière mercredi et repoussé la dernière phase du déconfinement au 10 août. Les masques seront dorénavant obligatoires dans les magasins. La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides s'est inquiétée d'une possible "interaction de la grippe saisonnière avec le COVID-19".
"Des foyers de plus en plus importants, localisés dans de nombreux États membres, sont signalés. La préparation est essentielle, surtout avant les mois d'automne et d'hiver", a-t-elle mis en garde. Autre conséquence indirecte de la crise du Covid-19: le nombre d'enfants vaccinés dans le monde, qui stagnait déjà depuis 10 ans, a baissé de façon alarmante, ouvrant la voie à d'autres maladies, selon l'ONU. "Nous ne pouvons pas échanger une crise sanitaire contre une autre", s'est alarmée la directrice exécutive de l'UNICEF Henrietta Fore.
AFP/VNA/CVN