L'Espagne et le Danemark opposés à un label vert de l'UE pour le gaz et le nucléaire

L'Espagne et le Danemark ont affirmé avec force lundi 21 février leur opposition à l'inclusion du gaz et de l'énergie nucléaire parmi les énergies "vertes" de l'UE.

La Première ministre danoise Mette Frederiksen au côté de son homologue espagnol Pedro Sanchez, le 21 février à Madrid
Photo : AFP/VNA/CVN

Lors d'une conférence de presse commune avec son homologue danoise Mette Frederiksen, en visite à Madrid, le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, a souligné qu'il y avait une identité de vues entre les deux pays sur ce sujet. Le Danemark et l'Espagne "pensent que considérer le gaz et l'énergie nucléaire comme des énergies renouvelables envoie un message erroné aux investisseurs et à l'ensemble de la société", a déclaré M. Sánchez après une entrevue avec Mme Frederiksen.

Au sein de l'UE, l'Autriche et le Luxembourg ont déjà fait part de leur opposition au projet de la Commission européenne (dit "taxonomie verte"), dévoilé fin décembre, de classer comme "durables" les investissements dans les centrales nucléaires et à gaz, afin de faciliter le financement des activités contribuant à réduire les gaz à effet de serre.

Pour sa part, l'Allemagne s'oppose également à l'octroi d'un label vert pour le nucléaire, mais estime que le gaz, bien que "non durable à long terme", peut s'avérer nécessaire pour assurer la transition en permettant "une sortie rapide du charbon", notamment en Europe centrale, et en accompagnant "la montée en puissance des renouvelables".

M. Sánchez et Mme Fredericksen estiment que les décisions sur la taxonomie doivent avoir "une base strictement scientifique", précise un communiqué de la présidence du gouvernement espagnol, ajoutant que cette position "est partagée par l'Autriche et le Luxembourg".

Après avoir analysé les observations des 27 États membres, la Commission européenne doit publier dans un délai non précisé son texte final sur la taxonomie, qui sera considéré comme définitivement adopté quatre mois plus tard, sauf rejet par une majorité simple au Parlement européen ou par une majorité qualifiée de 20 États.

Il est peu probable qu'une telle majorité puisse être atteinte, une douzaine d’États, au premier rang desquels la France, soutenant l'inclusion du nucléaire.


AFP/VNA/CVN

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