Fin de l'isolement et des tests gratuits : Boris Johnson veut tourner la page du COVID-19

Faisant fi des critiques, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé lundi 21 février la fin de l'isolement obligatoire pour les cas positifs au coronavirus dès jeudi 24 février en Angleterre, mesure clef et controversée de sa stratégie pour vivre avec le COVID-19 comme avec la "grippe".

>>Coronavirus : le point sur la pandémie dans le monde

>>Grève en vue chez Airbus au Royaume-Uni sur les salaires

>>Royaume-Uni : les prix des carburants atteignent un nouveau record

Le Premier ministre britannique Boris Johnson fait un discours à la Conférence de Munich sur la sécurité, le 19 février.

Le Royaume-Uni, parmi les pays les plus durement touchés par la pandémie avec plus de 160.000 morts, a été parmi les premiers en Europe à essayer de revenir à la vie d'avant la pandémie, s'appuyant sur une forte couverture vaccinale.

Englué dans un scandale sur des fêtes organisées à Downing Street durant les confinements, qui menace sa survie politique, Boris Johnson a décidé d'accélérer, mettant en avant "des niveaux d'immunité suffisants" pour passer de contraintes légales à une approche basée sur les vaccins et traitements.

"Les restrictions ont un coût important pour notre économie, notre société, notre bien-être mental et les opportunités de nos enfants, et nous ne devons plus payer ce prix plus longtemps encore", a expliqué le chef du gouvernement conservateur au Parlement, citant le succès de la campagne de vaccination, la forte baisse des hospitalisations et la capacité à "réagir rapidement en cas d'émergence d'un nouveau variant". Plus de 71% des adultes ont reçu trois doses d'un vaccin anti-COVID en Angleterre, dont 93% des plus de 70 ans, a-t-il souligné.

Quatrième dose

Il restera toutefois recommandé, jusqu'au 1er avril, de rester chez soi en cas de test positif, date à laquelle le dépistage gratuit sera supprimé, sauf pour les personnes âgées ou vulnérables, en raison de son important coût financier. Après, ce sera en cas de symptômes une question de "responsabilité personnelle, tout comme nous encourageons ceux qui ont peut-être la grippe de faire attention aux autres", a insisté Boris Johnson.

Dès le pic de la vague Omicron passé en janvier, le dirigeant avait déjà levé l'essentiel des restrictions en vigueur en Angleterre, telles le masque en intérieur et le pass sanitaire pour les discothèques ou événements de masse. Signe des tensions entourant ces dernières étapes, le conseil des ministres prévu dans la matinée pour valider ce plan avait été décalé à l'après-midi, par téléphone, selon les médias en raisons de désaccords sur la fin du dépistage gratuit.

Heure de pointe dans le métro de Londres, le 14 février.

Le nombre de cas a fortement baissé au Royaume-Uni mais reste autour de 40.000 par jour, dont dimanche 19 février la reine Elizabeth II, qui selon le palais de Buckingham, ne souffre toutefois que de symptômes "légers". Parallèlement à ce relâchement, le gouvernement entend poursuivre sa campagne vaccinale, avec l'administration "au printemps" d'une nouvelle dose d'un vaccin anti-COVID aux personnes de plus de 75 ans et aux plus vulnérables.

Ces mesures ont été saluées depuis les bancs de la majorité conservatrice, ainsi que par l'organisation patronale CBI, qui y voit "un important pas en avant vers le retour à la normalité". Elles ont en revanche été critiquées par le chef de l'opposition travailliste, pour qui elles laisseront les Britanniques "vulnérables", ainsi que par le leader des nationalisations écossais du SNP à Westminster, Ian Blackford, qui y voit de l'opportunisme politique.

L'envoyé de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Europe, David Nabarro, a fait part de son inquiétude que le pays "choisisse une ligne qui va à l'encontre du consensus de santé publique", qui créerait "un effet domino dans le monde". Pour Christina Pagel, professeure de recherche opérationnelle à l'UCL, ces mesures affecteront en premier lieu les plus défavorisés, qui pourront plus difficilement se tester et s'isoler, les soutiens financiers publics étant également supprimés, avec à la clé des risques d'infections accrus autour d'eux.

En matière de santé, les décisions du gouvernement à Londres sont limitées à l'Angleterre. Les trois autres nations - Ecosse, Pays de Galles et Irlande du Nord -, compétentes en matière sanitaire, ont souvent adopté une approche plus prudente.


AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top