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Le Français Serge Laurencin (g) et le Belge Frederik Leys, lors des qualifications aux Mondiaux d'escalade, le 14 septembre 2016 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Une compétition d'escalade, c'est voir des gens qui se dépassent à la verticale, à l'horizontale, dans des surplombs, dans des toits, à 15 m de haut ou qui montent une paroi déversant en 6 secondes voire moins. On saute sur des murs, on repousse nos limites. On se dépasse", résume pour l'AFP le Français Alban Levier.
Le grimpeur de 22 ans, pratiquant depuis une dizaine d'années, participe aux premiers Championnats du monde sous l'ère olympique. En août, le Comité international olympique (CIO) a choisi d'intégrer en 2020 à Tokyo, la discipline qui ne frappait à la porte que depuis 9 ans.
Une ascension fulgurante pour l'escalade, née en pleine nature sur les falaises et qui ne voulait pas entendre parler de compétitions il y a 30 ans.
"À l'époque, l'escalade était marginale, c'était une élite de 50 grimpeurs dans le monde, tranquilles. Moi j'ai grandi dans un monde où l'escalade est médiatisée et où j'ai découvert la pratique en extérieur en même temps qu'en intérieur", poursuit Levier.
"Instinct primaire
"En intérieur, il faut comprendre dans les salles avec des murs, introduits à la fin des années 80, pour davantage pratiquer indépendamment des conditions météo et sans dégrader le milieu naturel. Et puis les compétitions ont suivi avec cette révolution technique.
"Les compétitions c'est le seul endroit où vous pouvez tester vos possibilités et contrôler les éléments", argue le Canadien Sean McColl, N.1 mondial en combiné, qui explique le succès phénoménal de la discipline parce qu'elle renvoie à une pratique instinctive chez l'homme.
Le Français Manuel Cornu lors des Mondiaux d'escalade, le 16 septembre 2016 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"L'escalade, c'est une progression naturelle de l'enfant que vous avez été. Les bébés savent grimper avant même de savoir marcher. C'est un instinct primaire et moi je l'ai poussé à l'extrême", dit McColl.
Le Français Manuel Cornu n'avait que 5 ans quand il a grimpé bien plus haut que de raison. "J'étais monté sur un portail assez haut, les pompiers étaient venus me chercher! Depuis que je suis tout petit je grimpe, ça me défoule et j'aime le défi", raconte le sportif de 22 ans, qui a dans coin de la tête depuis 15 ans de grimper un jour la Tour Eiffel.
Adepte de la pratique en extérieur, Cornu apprécie également les compétitions en intérieur, différentes mais complémentaires. "L'extérieur c'est des sites magnifiques, des voyages extraordinaires. L'intérieur, c'est une ambiance comme un match de foot! J'apprécie mille fois de grimper en entendant un oiseau siffler derrière moi comme ça me booste d'entendre 9.000 personnes qui me poussent à aller plus haut", décrit Cornu.
3e dimension
Au-delà de la pratique sportive, tous les grimpeurs parlent d'un véritable mode de vie. "C'est une passion. C'est le centre de ma vie, être dehors, dans la nature et partager des moments, c'est ça le plus intéressant avec l'escalade", défend l'Autrichienne Anna Stöhr.
"Quand vous êtes gymnaste de haut niveau, vous arrêtez la gym en mettant un terme à votre carrière. Pas avec l'escalade. Vous pouvez toujours continuer à évoluer et c'est aussi cela qui rend l'escalade si spéciale", ajoute-t-elle.
Les grimpeurs ont plutôt bien accueilli la nouvelle de l'entrée de leur sport au programme olympique. "On a toute notre place aux Jeux olympiques. Ca reste un sport très connu du grand public. C'est un sport qu'on pratique assez naturellement mais assez peu connu au niveau de la compétition", commente Charlotte Durif, championne du monde en titre en combiné.
"Trente après les débuts de l'escalade, on a les deux mondes (extérieur et intérieur), pas forcément le même public mais tout le monde trouve sa voie. Les Jeux olympiques, ça va rajouter une 3e dimension", ajoute la Française, future chercheuse en chimie.
AFP/VNA/CVN