>>Élection à suspense pour désigner le successeur de Blatter
>>Présidentielle FIFA : Platini temporise
Michel Platini, président déchu de l'UEFA, le 25 août à Lausanne. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'heure des adieux
Ce dernier discours devant ceux qui l'avaient élu à trois reprises (2007, 2011, 2015), Platini y tenait plus que tout. La présence de l'ancien capitaine des Bleus dans la capitale grecque a finalement été autorisée lundi 12 septembre par la justice interne de la FIFA. Elle n'y voit pas d'infraction à sa suspension de quatre ans de toute activité liée au football.
Il ne faut pas s'attendre à un quelconque règlement de comptes. L'ancien meneur de jeu devrait jouer sur le registre de l'émotion.
Et ce même si certains ont grincé des dents en apprenant la nouvelle de sa venue. "Le congrès de l'UEFA doit être marqué par le programme de son nouveau président et non par les erreurs de son prédécesseur", a taclé le président de la Fédération allemande de football, Reinhard Grindel.
Le triple Ballon d'Or a été sanctionné dans l'affaire du paiement controversé de 1,8 M EUR de la part de Joseph Blatter, ex-président de la FIFA, sur la base d'un contrat oral pour un travail de conseil auprès de la FIFA. L'ex-star de la Juventus avait démissionné de la présidence de l'UEFA le 9 mai après avoir épuisé tous les recours, qui ont abouti à une réduction de sa peine de 8 à 4 ans de suspension.
Ceferin, de l'ombre à la lumière
L'Espagnol Angel Maria Villar s'est retiré, laissant deux candidats s'opposer : Michael van Praag, 68 ans, président de la Fédération néerlandaise, et son homologue de la Fédération slovène Aleksander Ceferin, 48 ans.
Le Slovène Aleksander Ceferin à Brdo en 2011, près de Kranj |
Photo : AFP/VNA/CVN |
C'est ce dernier, inconnu du grand public, qui part favori. "Il a le soutien des pays de l'ancien bloc de l'Est, qui votent toujours unis, et de certains pays nordiques", expose un familier des instances.
Ce juriste au regard clair et au visage taillé à la serpe se présente comme l'homme du renouveau et la voix des petites nations. Comme un certain Platini en 2007.
Et ce père de trois enfants se revendique farouchement indépendant alors qu'un magazine norvégien l'a présenté comme la marionnette de Gianni Infantino, actuel président de la FIFA.
Pour ceux qui s'intéressent aux instances, Van Praag est connu. Crâne chauve, petites lunettes et voix imposante, il fut un éphémère candidat à l'élection de la FIFA - en 2015 avant de se retirer - pour contester la gestion Blatter.
L'ancien président de l'Ajax Amsterdam dégage une autorité naturelle. Mais il incarne l'ordre établi puisqu'il est membre du comité exécutif de l'UEFA, soit le gouvernement du foot européen, depuis 2009. Et certains le trouvent distant.
Fiche des deux candidats restant en lice pour l'élection à la présidence de l'UEFA, l'organisation européenne du football |
Dans cette élection, chacune des 55 fédérations composant l'UEFA dispose d'une voix, Gibraltar pesant autant que l'Allemagne. Le nouveau président sera élu pour 2 ans et demi (et non 4 comme d'ordinaire) car c'est le temps de présidence qu'il restait à Platini. Il deviendra de facto un des vice-présidents de la FIFA.
Dossier brûlant
Le futur boss du foot européen sait déjà qu'un dossier brûlant l'attend sur son bureau. L'UEFA a annoncé fin août une refonte de la Ligue des champions : Pour la période 2018-21, quatre places en poules seront assurées à l'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie, récompensés par les bons résultats passés de leurs clubs dans l'épreuve reine (ils occupent la tête de l'indice UEFA).
L'UEFA, gérée depuis la suspension de Platini par son secrétaire général par intérim Théodore Theodoridis, a voulu empêcher la création d'une SuperLigue par une poignée de grands clubs européens.
Mais en dehors des quatre bénéficiaires, la colère monte. L'Association européenne des ligues de football professionnel (EPFL) dénonce une "décision qui creuse le gouffre sportif et financier entre les plus grands clubs en Europe et les autres". L'EPFL menace de programmer des matches en même temps que ceux de l'UEFA et interpelle son futur président sur cette réforme.
"Si je suis élu, je ne pourrai pas la changer", a déjà prévenu Ceferin dans L'Equipe. Van Praag fait passer le message qu'il inspectera le processus. Ultime promesse de campagne ?
AFP/VNA/CVN