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Depuis le début de l’année, plus de 5.000 travailleurs vietnamiens à l’étranger sont retournés au pays. |
Dang Si Dung, chef adjoint du Département de gestion des étrangers à l’étranger (ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales), a informé qu’environ 600.000 Vietnamiens travaillaient à l’étranger. La plupart des pays d’accueil sont touchés par la pandémie de COVID-19, avec pour conséquences de nombreuses entreprises au ralenti voire à l’arrêt et des conditions de travail très difficiles.
Depuis le début de l’année, chaque mois, de 7.000 à 8.000 travailleurs vietnamiens, une fois leur contrat termine, doivent retourner au pays. Mais en raison du coronavirus, la plupart de ces pays ont permis de prolonger leur contrat de trois à six mois. À cause de la limitation des déplacements dans le monde entier, le nombre de ces contractuels revenus au pays est limité.
Selon M. Dung, le Vietnam n’a pas encore de politiques de soutien en la matière. En janvier dernier, le ministère vietnamien du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales a demandé au Département de gestion des travailleurs à l’étranger de créer une ligne d’urgence dans les pays d’accueil pour recevoir les appels des expatriés et élaborer un plan de protection.
"Étant donné la pandémie, le Département de gestion des travailleurs à l’étranger a renforcé les négociations avec ses partenaires afin d’assurer au maximum les droits de ces travailleurs. Ces derniers sont aussi encouragés à rester sur place quelques mois supplémentaires", a fait savoir M. Dung.
Depuis janvier, plus de 5.000 travailleurs vietnamiens à l’étranger sont retournés au pays dont 3.200 du Japon, 1.200 de République de Corée, 665 de Taïwan (Chine). Il s’agit principalement de salariés dont le contrat a expiré. Pour les employés qui ont été licenciés en raison de la pandémie et reviennent sur le territoire, les dépenses telles que les frais de courtage seront remboursées.
Politiques de soutien des pays d’accueil
En raison de la pandémie de COVID-19, des millions de travailleurs vietnamiens se retrouveraient au chômage. |
Dang Si Dung a montré "sa confiance" vis-à-vis des mesures de lutte contre la pandémie de COVID-19 et des politiques de soutien en faveur des travailleurs mises en place par les pays d’accueil. Environ 48.000 Vietnamiens travaillent actuellement en République de Corée. Cette dernière a décidé de prolonger de cinq mois leurs contrats. Cette politique vise à aider des entreprises sud-coréennes à réduire le manque de ressources humaines car de nombreux travailleurs étrangers ne peuvent rentrer en République de Corée pour le moment.
Fin juin 2019, près de 372.000 Vietnamiens œuvraient au Japon dont 236.000 employés et stagiaires dans des usines implantées dans les 47 provinces et villes du pays. Nombre d’entre eux n’ont pu revenir au pays à la fin de leur contrat. Heureusement, le 3 avril dernier, le Japon les a autorisés à y rester sous un autre statut.
Afin de limiter les impacts du COVID-19, le gouvernement japonais a accordé une aide de 100.000 yens, soit 20 millions de dôngs, par personne à tous ceux qui y résident légalement.Taïwan compte 225.000 travailleurs vietnamiens et aucun cas de COVID-19 parmi eux n’a été enregistré. Leur salaire est de 750 USD par mois en moyenne. Dernièrement, des employés étrangers ont pu se rendre à Taïwan. Leur santé est surveillée et ils doivent se soumettre aux procédures de quarantaine. "Grâce aux politiques de soutien, parmi les 7.000-8.000 travailleurs qui terminent leur contrat, seuls 5.000 sont rentrés au pays", a estimé M. Dung.
Dào Quang Vinh, ancien chef de l’Institut des sciences du travail et de la société, a souligné que le secteur du travail, des invalides de guerre et des affaires sociales avait choisi la bonne stratégie en encourageant les travailleurs à rester sur place.
"En cette période, il est impossible de rentrer au pays ; 53 millions de travailleurs domestiques sont confrontés à de nombreuses difficultés, dont des millions seraient au chômage. Le revenu des employés domestiques est précaire, tandis qu’il est bien meilleur à l’étranger. Le mieux est qu’ils patientent sur place. De plus, les entreprises des pays d’accueil auront besoin d’eux lors de la reprise économique", a-t-il jugé.
Huong Linh/CVN