Les zones humides, un patrimoine à préserver

Les zones humides constituent un milieu vital indispensable pour de nombreuses espèces. Il est donc important de mettre en œuvre des mesures draconiennes pour les protéger et les développer.

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Au marais de Vân Long, province de Ninh Binh, la plus grande réserve naturelle de zones humides du delta du Nord

La notion de zones humides comprend des habitats diversifiés : marais, prairies humides, tourbières, étendues d’eaux, etc. Elles jouent un rôle de premier plan et procurent de nombreux services écosystémiques importants pour le développement prospère de chaque pays, notamment pour de nombreux secteurs économiques comme l’aquaculture, l’agriculture, le tourisme...

De nombreuses fonctions importantes 

Le riz, planté dans ces zones, est l’aliment de base pour environ 3 milliards de personnes. D’autres plantes comme les algues jouent également un rôle crucial dans l’approvisionnement alimentaire. Pour bon nombre de communautés locales, les plantes à feuilles vertes, dites aussi plantes légumières, représentent une source de protéines végétales importante.

Aujourd’hui, plus d’un milliard de personnes dans le monde en dépendent et 40% des espèces vivent et se reproduisent dans ces régions qui renferment leur alimentation, leur lieu de reproduction et leur refuge. Couvrant à peine 6% des terres émergées, elles piègeraient jusqu’à 30% du carbone contenu dans les sols.

Hormis la richesse de leur biodiversité, les zones humides sont primordiales dans la prévention des inondations liées aux crues et aux submersions marines, et contribuent à en limiter l’impact sur les territoires.

Elles sont le berceau de la diversité biologique et fournissent l’eau et la productivité primaire pour un nombre incalculable d’espèces de plantes et d’animaux (oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens, poissons et inver-tébrés).

Selon le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, le Vietnam dispose de 12 millions d’hectares de zones humides, éparpillées sur l’ensemble du pays. Elles revêtent 12 types où vivent 1.028 espèces de poissons, 800 d’animaux invertébrés vivant en eau douce. Environ 20 millions d’habitants disposent d’un revenu principal issu des ressources aquatiques, en exploitant actuellement 300 espèces marines et élevant plus 50 d’eau douce à forte valeur économique.

Ces dernières années, les milieux humides ont été fortement exploités pour le développement du tourisme. De nombreuses régions telles que Cat Bà (Nord), Phong Nha-Ke Bàng (Centre), Côn Dao, Cân Gio, Tràm Chim (Sud)... sont devenues des destinations de choix pour les touristes vietnamiens et étrangers. De nombreux traits culturels, sociaux et historiques sont liés à ces zones où les arbres et animaux sont utilisés comme symbole ou objet de culte.

Par ailleurs, les zones humides représentent de précieuses ressources pour l’éducation et la recherche scientifique grâce à la grande diversité de la faune et de la flore, et à leurs histoires avec les anciennes civilisations établies autour d’elles.

Le déclin des zones humides

Le Vietnam compte 12 millions d’hectares de zones humides, éparpillées sur l’ensemble du pays.

Actuellement, les zones humides connaissent un grave déclin. Les scientifiques estiment que 64% du total mondial ne cessent de disparaître depuis 1900. Dans certaines régions, comme l’Asie, ce chiffre est encore plus élevé. Selon le Fonds mondial pour la nature, les populations sauvages les plus touchées sont les espèces d’eau douce où leur extinction a atteint 76% entre 1970 et 2010 tandis que les espèces marines et terrestres ont diminué toutes deux de 39%.

Si aucune mesure drastique n’est appliquée pour protéger les zones humides dans le monde entier, cette situation continuera de s’aggraver. Ce recul des zones humides risque de provoquer un déséquilibre des écosystèmes et menacer la sécurité alimentaire et le développement de l’Homme. Au Vietnam, l’empiètement de la mer ou le remblayage des étangs et des lacs pour la construction de zones industrielles, de centres urbains, d’infrastructures touris-

tiques ou de centres hydro-électriques sont l’une des causes de la dégradation de ces régions.

Les déchets des zones industrielles, l’utilisation excessive d’engrais et de produits chimiques ont également gravement impacté de nombreuses rivières et régions côtières. C’est le cas de la pollution par l’aciérie  Formosa, implantée dans la province de Hà Tinh, qui a eu de lourdes conséquences sur l’écosystème littoral du Centre. La surpêche et la pêche destructive (poisons et explosifs) constituent une menace supplémentaire sur les écosystèmes et les ressources aquatiques.

Nécessité d’un plan d’action national Le 29 juillet 2019, le gouver-nement a publié un arrêté sur la préservation et l’utilisation durable des zones humides. Le ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement est en train de perfectionner un plan d’action national pour la période 2020-2030.

Hoàng Thi Thanh Nhàn, cheffe adjointe du Département de préservation de la nature et de la biodiversité dudit ministère, estime qu’il faut renforcer la gestion étatique des zones humides et la coordination intersectorielle, introduire la préservation et l’utilisation durable de ces zones dans l’aménagement national sur la biodiversité…

Il est important d’accélérer l’application des avancées et les recherches scientifiques ainsi que le transfert des technologies. L’accent doit être mis sur l’identification des zones humides les plus importantes, la création de réserves ainsi que la restauration des zones dégradées.

De nombreuses mesures doivent être combinées, telles que la participation des parties concernées dans la gestion et l’encouragement de l’utilisation durable des ressources naturelles dans les zones humides importantes. Le renforcement de la mise en œuvre de la Convention de Ramsar, la promotion de la coopération internationale, la mobilisation des ressources financières ainsi que la sensibilisation du public sont aussi indispensables.


Huong Linh/CVN

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