La légende du kumquat

Tout le monde connaît le kumquat, cet arbre aux fruits oranges qui trône dans les maisons des Vietnamiens lors du Têt traditionnel. Mais qui sait que ces fruits n’ont pas toujours été oranges, et qui sait d’où vient son nom ?

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Un arbre de légende pour un héros de légende !

Autrefois, il y avait trois amis, Thu, Môc et Quân, qui étaient très proches et passaient tout leur temps ensemble. Thu aimait lire et réciter de la poésie. Môc adorait jardiner. Quân, qui était sourd et muet, ne s’exprimait que par des gestes. Il était si agile avec ses mains et ses pieds que l’on aurait cru ses membres doués de parole. Il était passionné par les arts martiaux et quand il voyait des personnes s’y exercer, il rentrait chez lui pour faire de même. Il prenait les couteaux dans la maison et s’exerçait à frapper de taille et d’estoc, comme il l’avait vu dans la danse de l’épée.

Un enfant pas comme les autres

Pour éviter que leur enfant n’ébrèche ou ne casse les couteaux, ou ne se blesse, les parents de Quân ont caché tous les ustensiles coupants et lui ont donné un petit bâton de bambou avec lequel il s’entraînait à fouetter l’air. Chaque jour, ses parents allaient dans la forêt pour ramasser du bois de chauffage. Quân prenait son bâton de bambou pour conduire le buffle qui portait le bois à rapporter à la maison.

Toute la journée, pour ne pas s’ennuyer, Quân se battait contre des adversaires imaginaires en agitant son bâton dans l’air. En grandissant, il devenait toujours plus agile et plus fort et n’arrêtait pas de couper des arbustes et des lianes, par paquet de deux, trois, quatre, cinq… pour renforcer ses muscles. Le bâton de Quân, chaque fois dansait et virevoltait comme une tempête. S’il rencontrait un serpent, en un seul coup magistral, le reptile était coupé en deux, aussi gros soit-il. S’il croisait le chemin d’un tigre féroce, il le tuait en le frappant violemment avec son bâton. Les gens de la région, fascinés par son talent de bretteur, l’ont surnommé Quât Gioi (Maître Fouet).

Cette année-là, le pays était calme, quand de mauvaises nouvelles arrivèrent. L’ennemi se précipitait sur le pays en vagues incessantes. Leur armée était immense, drue comme des champs de canne à sucre ou des forêts de roseaux. Le général ennemi disposait de pouvoirs magiques : si l’on le blessait gravement, son corps cicatrisait aussitôt. Alarmé, le roi envoya des responsables militaires dans tout le pays pour trouver des personnes talentueuses capables de vaincre l’ennemi. Quât Gioi eut la permission de ses parents de rejoindre l’armée royale. Avant son départ, Thu lui donna son plus beau stylo, et Môc son meilleur riz.

La rencontre avec le roi

En voyant venir Quât Gioi, le roi demanda immédiatement : "Aurez-vous assez de force pour tuer cet ennemi ?" Pensant que le roi lui avait demandé ce qu’il avait dans la main, Quât Gioi leva immédiatement le stylo que Thu lui avait donné, mais il l’avait perdu en cours de route. Aussitôt, le commandant qui assistait le roi traduisit pour celui-ci : "Il a décidé de couper la tête de l’ennemi".

Le roi demanda de nouveau : "Combien de temps faut-il pour éliminer l’ennemi ?"

Le kumquat a aussi sa belle légende.

Pensant que le roi demandait ce qu’il y avait dans son sac de riz, Quât Gioi l’ouvrit immédiatement. Le commandant dit au roi : "Il a promis qu’après avoir mangé tout ce riz, l’ennemi n’existera plus !" Le roi demanda encore : "Après avoir vaincu l’ennemi, que veux-tu comme récompense ?" Pensant que le roi demandait où était son épée, Quât Gioi tendit immédiatement un gros bâton fait d’une canne à sucre qu’il tenait en main. Faisant ainsi, le bâton se positionna en indiquant un citronnier chargé de fruits. Alors, le commandant dit au roi : "Votre Majesté, il sait sûrement que votre Majesté a un citronnier jaune, c’est ce qu’il veut comme récompense". Le roi hocha la tête : "Parfait ! Que voilà un homme admirable !"

Puis, Quât Gioi demanda au roi de lui fournir une verge en fer à trois côtés, aussi fine qu’un rotin, mais aussi longue qu’un bambou. Armé ainsi, il partit sur le champ de bataille, monté sur un éléphant de guerre.

(À suivre)
Ông Ngoai/CVN

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