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Les Suisses disent "non" à l'expulsion automatique des criminels étrangers

Les Suisses ont rejeté le 28 février la proposition controversée de la droite populiste, l'Union démocratique du centre (UDC, premier parti suisse), d'expulser automatiquement les criminels étrangers, selon les estimations de l'Institut de sondages Gfs à l'issue d'un référendum.

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Panneau incitant à voter, lors d'une élection le 18 octobre 2015 à Fribourg en Suisse.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les Suisses ont voté non à 59% à l'initiative, selon l'estimation, après la clôture des bureaux de vote à 12h00 locales (11h00 GMT).

Cette estimation est assortie d'une marge d'erreur de + ou - 3%.

En 2010, les Suisses avaient accepté, à 52,9%, une initiative de l'UDC demandant le renvoi des criminels étrangers. Mais le Parlement avait ensuite ajouté une clause, permettant aux juges d'éviter l'expulsion automatique des condamnés dans certains cas.

Les "excès" de l'initiative de l'UDC ont été dénoncés

Cette fois, les Helvètes étaient consultés sur une initiative beaucoup plus dure réclamant "le renvoi effectif des criminels étrangers". Cette initiative de "mise en œuvre" de l'automaticité élargissait la liste des motifs d'infraction entraînant l'expulsion.

Elle demandait le renvoi automatique de tout étranger ayant déjà été condamné au cours des dix dernières années, qui serait reconnu coupable d'avoir commis des infractions mineures comme des "lésions corporelles simples" ou d'avoir participé à une rixe.

Cette fois, les "excès" de l'initiative ont été vivement dénoncés. Le gouvernement et le parlement avaient jugé la proposition de l'UDC contraire aux "règles fondamentales" de la démocratie. Aucun autre parti national ne soutenait l'initiative.

D'après l'Office fédéral de la statistique, la révision du code pénal adoptée l'an dernier par le parlement aurait pu conduire en 2014 à l'expulsion de près de 3.900 personnes, contre 500 en moyenne. Avec l'initiative de l'UDC, ce chiffre aurait bondi à 10.200.

"C'est une déception, une déception pour les victimes", a déclaré la députée UDC, Céline Amaudruz, à la Télévision suisse.

Elle a souligné que son parti prenait acte de la décision des citoyens mais qu'il n'allait pas en rester là. L'UDC va "s'assurer que cette marge d'appréciation, qui est laissée aux juges, soit appliquée de manière exceptionnelle et non constante", a-t-elle assuré.

Coup d'arrêt pour l'UDC

Les réfugiés sont actuellement une question épineuse de l'UE, dont la Suisse.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ce refus net des Suisses marque un coup d'arrêt pour l'UDC qui a fait ces dernières années de l'immigration son sujet phare.

Le parti, connu pour ses campagnes contre l'immigration et l'Union européenne, a notamment bousculé le jeu politique en Suisse ces dernières années avec notamment des campagnes réussies pour interdire la construction de minarets et contre ce qu'elle a appelé "l'immigration de masse".

D'après les premières estimations, le taux de participation a été plus élevé que la moyenne habituellement enregistrée en Suisse (un peu plus de 40%), preuve que le sujet a suscité beaucoup d'intérêt.

Fait rare, des files se sont formées le matin du 28 février devant les bureaux de vote dans plusieurs villes suisses, comme Lausanne, Berne et Bienne.

Il y a trois mois, les premiers sondages avaient pourtant donné le camp du oui gagnant, mais le dernier sondage publié deux semaines avant le vote laissaient présager un résultat très serré, avec un léger avantage pour les opposants, à 49%.

"Le capital de soutien pour l'initiative s'est érodé. Ce n'est pas habituel", a souligné le politologue Pascal Sciarini, à la Télévision suisse.

Tous les trois mois, les Suisses votent sur des sujets divers.

Le 28 février, ils ont ainsi dit oui à 57%, selon les premières projections, à la construction d'un deuxième tunnel routier sous le massif alpin du Saint-Gothard, principal axe Nord-Sud.

Le gouvernement souhaite construire ce tunnel afin de pouvoir rénover le premier, qui date de 1980, sans interrompre le trafic routier.

Une autre initiative "Pour le couple et la famille", défendue par le Parti démocrate-chrétien (PDC, centre), mais rejetée par le gouvernement, réclame une égalité de traitement devant l'impôt des couples mariés et des concubins, qui sont actuellement moins taxés. Le oui et le non sont pour l'instant au coude à coude avec 50% des suffrages chacun.


AFP/VNA/CVN

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