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Les stéréotypes de genre solidement ancrés chez les enfants dès 10 ans. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'étude, publiée dans le Journal of Adolescent Health et menée dans quinze pays, suggère que les efforts consentis pour combattre les stéréotypes de genre sont inutiles car ils visent les adolescents alors qu'ils devraient se concentrer sur des enfants plus jeunes.
"Les risques en matière de santé encourus par les adolescents sont déterminés par des comportements façonnés par les stéréotypes sexuels, qui peuvent être bien ancrés chez les enfants dès l'âge de dix ou onze ans", explique Kristin Mmari, à l'origine de cette étude intitulée Global Early Adolescent Study et réalisée en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'université américaine Johns Hopkins.
"Des milliards de dollars sont investis dans le monde dans des programmes de santé destinés aux adolescents mais qui ne vont pas les toucher avant 15 ans, ce qui est déjà trop tard pour avoir un vrai impact", souligne Kristin Mmari.
L'étude porte sur 450 pré-adolescents, accompagnés de l'un des parents ou de leur tuteur et a été menée en Bolivie, en Belgique, au Burkina Faso, en Chine, en République démocratique du Congo, en Équateur, en Égypte, en Inde, au Kenya, au Malawi, au Nigeria, en Ecosse, en Afrique du Sud, aux États-Unis et au Vietnam. Elle souligne par exemple que les stéréotypes de genre sur une certaine passivité féminine peuvent encourager les abus.
Ce type de stéréotypes "fait courir un grand risque aux filles de quitter l'école précocement, de subir des violences physiques ou sexuelles, de se marier ou avoir un enfant précocement, être infecté par le VIH (le virus de l'immunodéficience humaine, NDLR) ou d'autres maladies sexuellement transmissibles", selon l'étude.
Les garçons de leur côté sont encouragés par ce type de stéréotypes à passer du temps en dehors de la maison, sans surveillance, afin d'explorer le monde. Ils souffrent aussi des stéréotypes selon lesquels ils sont physiquement forts et indépendants, ce qui peut les pousser à se montrer violents ou à consommer des drogues.
"Nous avons vu des enfants très jeunes, que ce soit dans les sociétés les plus ouvertes ou dans les plus conservatrices, intérioriser très vite ces mythes selon lesquels les filles sont vulnérables et les garçons forts et indépendants", assure Robert Blum, directeur de l'étude. "Et ce message est constamment renforcé de façon quasi systématique par la fratrie, les camarades de classe, les professeurs, parents, tuteurs, proches, entraîneurs ou membres du clergé", ajoute le chercheur.
AFP/VNA/CVN