La plupart des entreprises, lors de cette réunion organisée par l'Association vietnamienne des producteurs de sucre, ont constaté que sans des investissements systématiques dans la culture de la canne à sucre, les sucreries seraient toujours soumises à une instabilité en matière première.
"Les investissements dans les régions fournisseuses de matière première n'attirent pas les entreprises. Très peu d'entre elles injectent des fonds dans la culture de la canne à sucre", a affirmé Pham Thi Sum, présidente du conseil d'administration de la sucrerie de Biên Hoà. Partageant ce point de vue, Hoàng Thanh Vân, directeur de la sucrerie de Son Duong, a souligné que les entreprises avaient l'habitude de signer des contrats d'achat avec les planteurs sans penser à les épauler financièrement. Des désaccords surviennent souvent quand le cours augmente et quand il baisse, elles laissent les planteurs faire face à leurs difficultés.
"Les entreprises devront épauler les planteurs en leur prêtant des fonds et en leur proposant des prix d'achat convenables pour leur permettre de pérenniser leurs cultures", a avancé Bùi Thi Quy, présidente de la Compagnie de sucre et d'alcool Van Phat.
Actuellement, la plupart des cultures de canne à sucre sont prises en charge par les paysans. En raison de techniques et de méthodes culturales désuètes, le rendement est insatisfaisant, de l'ordre de 50 tonnes/ha, alors que la moyenne dans d'autres pays producteurs est de 100 tonnes/ha. De plus, la teneur en sucre est faible, 11-12 kg de canne donnant un kilo de sucre alors que dans d'autres pays, il suffit de 7-8 kg. Selon les économistes, pour abaisser leurs coûts de revient, les sucreries devront nécessairement investir dans la culture de la canne à sucre.
Tendance à la hausse du prix du sucre
L'Association vietnamienne des producteurs de sucre prévoit que le prix du sucre augmenterait. Selon elle, depuis le début de l'année, le cours mondial a connu une hausse de plus de 40% par rapport à la même période 2008. Sur le marché national, le prix subit les fluctuations mondiales. Selon les prévisions de ladite association, pour cette campagne 2009-2010, le prix de vente en gros du sucre cristallisé devrait osciller autour de 10.500 dôngs/kg.
Cette hausse du prix du sucre risque d'attiser la contrebande, car le sucre entré illégalement sur le territoire national est vendu bien moins cher. "Il y a là le risque d'apparition sur le marché de sucre de mauvaise qualité", s'est inquiété Nguyên Thành Long, directeur général de la sucrerie de Cân Tho.
"Les fluctuations du prix du sucre risquent de causer des dégâts pour les entreprises ainsi que pour les planteurs. Les membres de l'Association devront proposer des mesures pour que les entreprises fixent des prix convenables", a proposé Pham Thi Sum.
Lors de cette conférence, les entreprises ont avancé 8 propositions au gouvernement et à l'Association vietnamienne des producteurs de sucre. Elles concernent l'aménagement des régions fournisseuses de canne à sucre, le développement des infrastructures de communication, les politiques d'assistance aux régions précitées, la création d'un Fonds de secours pour les sucreries, la lutte contre la contrebande, etc.
Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a récemment accepté d'octroyer 130 milliards de dôngs pour améliorer les systèmes hydrauliques dans les régions de production de canne à sucre de Châu Thành (province de Tây Ninh, Sud).
Bùi Phuong-Truong Giang/CVN