C'est le Premier ministre cambodgien Hun Sen qui a pris l'initiative de fonder le Triangle de développement Cambodge-Laos-Vietnam. Cette initiative a été présentée lors du premier Sommet des 3 chefs du gouvernement de l'Indochine, tenu en 1999 à Vientiane. Ces derniers se sont engagés à accorder la priorité à la mise en oeuvre des projets de coopération dans ce Triangle. Les secteurs privilégiés sont transports, communication, commerce, électricité, tourisme, formation des travailleurs et santé. L'édification du Triangle est soutenue par le Japon qui a en effet octroyé 2 milliards de yens à certains projets d'intérêt communautaire dans cette région.
Le système de communication du Tây Nguyên connaît des améliorations considérables : il y a désormais la nationale 26 (146 km) reliant le Tây Nguyên à la partie centrale du Centre. La nationale 20, qui relie Lâm Dông (au Sud du Tây Nguyên) à la partie Sud du Centre ainsi que le Nam Bô oriental, s'étend sur 300 km. L'axe le plus important est la nationale 14 : elle part de la partie centrale du Centre et traverse les provinces de Gia Lai, Dak Lak, Dak Nông, Binh Phuoc et Binh Duong. Elle croise la nationale 1 dans le Nam Bô oriental. En 2011, la nationale 55 devrait être mise en circulation, reliant le Sud du Tây Nguyên à la région littorale du Nam Bô oriental. En ce qui concerne les voies aériennes, la région dispose de 2 aéroports de Buôn Ma Thuôt et Pleiku. Récemment, le ministère des Transports et des Communications a adopté le projet d'élargissement de l'aéroport de Buôn Ma Thuôt pour accueillir à l'orée 2025 des Airbus A320 et A321.
Les conditions naturelles du Tây Nguyên sont aussi favorables au développement. La région est baignée par un climat doux et le sol est basaltique. Ce qui constitue un espace idéal au développement de la culture de plantes industrielles comme caféier, cacaotier, poivrier, anacardier et hévéa. Par ailleurs, le Tây Nguyên est riche d'une flore abondante et variée. Il dispose également d'importantes réserves minières qui ne sont presque pas exploitées. Enfin, cette région présente un fort potentiel de développement touristique.
Décalage entre potentiels et réalisations
Forts de ces atouts, le Tây Nguyên a enregistré certains succès socio-économiques. "Ces dernières années, la croissance du PIB régional est 2 fois supérieure à celle du pays", selon Mai Van Nam, chef adjoint du Comité de pilotage du Tây Nguyên.
Entre 2001 et 2008, la croissance du PIB a atteint plus de 10% par an. En l'espace de 9 ans (2000-2008), les exportations ont presque été multipliées par 5, passant de 289 millions à 1,3 milliard de dollars.
"Toutefois, ces réalisations ne sont pas à la hauteur des potentiels de la région", toujours d'après le chef adjoint du Comité de pilotage du Tây Nguyên. Le rythme de croissance élevé n'arrive pas à corriger un point de départ trop modeste. Les recettes budgétaires ne satisfont que 40% des prévisions de dépense de la région.
Concernant les investissements, le Tây Nguyên a attiré plus de 1.000 projets d'investissement national, avec un total de fonds de 128.000 milliards de dôngs. La plupart de ces projets sont concentrés dans l'hydroélectricité. La région compte 138 projets issus des investissements directs étrangers (IDE). Ils cumulent un fonds enregistré de 737 millions de dollars. La province de Lâm Dông est en tête des récepteurs de fonds.
Ces investissements sont jugés "modestes", particulièrement pour les capitaux de l'étranger, bien que le gouvernement et les provinces du Tây Nguyên aient promulgué plusieurs politiques prioritaires sur l'investissement, réformé les procédures administratives... La maigreur de ces investissements trouve son explication dans le manque d'infrastructures de base, notamment concernant les voies de communication, et par la distance qui sépare la région des grands pôles économiques du pays. Par ailleurs, une autre grande difficulté à laquelle se heurte la région concerne la piètre qualification des ressources humaines.
Soif des investissements
Récemment, le gouvernement a déterminé l'objectif de croissance du PIB des hauts plateaux du Centre à 12-13%. La région devra investir dans les secteurs suivants : sylviculture, hydroélectricité, production de matières de construction, exploitation minérale, traitement des produits agricoles, développement de l'économie frontalière, tourisme, infrastructures...
Pour atteindre ces objectifs, la région a besoin de fonds importants. Rien que pour 2010, le Tây Nguyên nécessitera, selon les prévisions, 35.000 milliards de dôngs. De plus, si l'on inclut la liste d'investissement des provinces de la région d'ici 2020 avec les projets d'infrastructures, d'industrie et de construction, ce total passe à 55.000 milliards de dôngs (environ 3 milliards de dollars).
Et pour attirer les investisseurs, le Tây Nguyên axe ses priorités dans le développement de ses infrastructures, l'amélioration de la qualification de ses ressources humaines, le perfectionnement des politiques prioritaires sur l'investissement...
Les analyses des réussites et des difficultés de l'investissement, des mesures pour attirer les investisseurs feront l'objet des discussions au sein du Forum de promotion de l'investissement dans le Tây Nguyên, qui aura lieu demain dans la ville de Buôn Ma Thuôt (Dak Lak). L'événement est organisé par le Comité de pilotage du Tây Nguyên, le ministère du Plan et de l'Investissement, et les Comités populaires des 5 provinces de la région, le tout financé par la Banque d'investissement et de développement du Vietnam (BIDV).
Thuân Thiên/CVN