"Nous n’avons aucune preuve que le Vietnam s’est engagé dans la construction d’îles – la création d’une terre au-dessus de l’eau sur une entité immergée afin de changer son statu quo", a fait savoir Gregory B. Poling, directeur de l’Asia Maritime Transparency Initiative (AMTI) du Centre d’études stratégiques internationales de Washington DC. "Voilà ce que la Chine a fait au moins sur trois de ses entités, et c’est ce qui choque le plus les autres demandeurs et les États-Unis", a-t-il déclaré dans une interview accordée à World Politics Review paru le 21 octobre.
Gregory B. Poling, directeur de l’Asia Maritime Transparency Initiative (AMTI) du Centre d’études stratégiques internationales de Washington DC. |
Photo : VOV/CVN |
Le Vietnam affirme ses droits souverains et de juridiction sur les archipels de Hoàng Sa (Paracels) et Truong Sa (Spratleys) dans la Mer Orientale. Au cœur des routes maritimes les plus fréquentées au monde, ces îles riches en ressources halieutiques et en hydrocarbures attisent les convoitises.
Selon Gregory B. Poling, le pays revendique également la souveraineté territoriale sur une zone économique exclusive de 200 milles marins de ses côtes, et dans deux parties de la Mer Orientale, un plateau continental étendu tel qu’il est défini par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 (CNUDM). "Ses revendications sur le plateau continental, faites en 2009, suggèrent que le pays ne réclame pas des eaux ou fonds marins supplémentaires des îles des Paracels et des Spratleys, sauf pour une mer de 12 milles marins autour de chaque île", a-t-il indiqué.
À marche forcée et depuis plusieurs mois, Pékin a accéléré des travaux colossaux pour bâtir des infrastructures portuaires et aéronavales au cœur des archipels de Hoàng Sa (Paracels) et Truong Sa (Spratleys) dans la Mer Orientale. Pour les riverains de la Mer Orientale, ces travaux violent allégrement la Déclaration de conduite adoptée en 2002 entre la Chine et les pays de l’ASEAN, stipulant que les parties «s’engagent à faire preuve de retenue (…), sans mener des activités susceptibles de compliquer et d’aggraver les différends, (…), y compris celle visant à venir s’installer dans les endroits actuellement inhabités comme îles, récifs, bancs de sables et d’autres structures ».