>>Plus de 10.000 morts en Allemagne, Merkel appelle à "réduire les contacts"
>>Le chef l'OMS appelle à une "action immédiate"
Des équipes médicales embarquent dans un avion un patient atteint du COVID-19, le 27 octobre à l'aéroport de Saint-Gilles (France). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Avec l'idée de préparer un nouveau tour de vis sur le territoire français, où un couvre-feu nocturne concernant au total les deux tiers des habitants est déjà en vigueur, Emmanuel Macron présidait mardi 27 octobre un conseil de défense, tandis que son Premier ministre Jean Castex procédait à des consultations sur "les durcissements envisagés".
"Il faut s'attendre à des décisions difficiles", a de son côté prévenu le même jour le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin. C'est que la circulation du virus est "hors de contrôle", a estimé l'infectiologue Gilles Pialoux, appelant à "reconfiner le pays".
Situation comparable en Allemagne où plusieurs responsables politiques plaidaient mardi 27 octobre eux aussi pour un renforcement des mesures, à la veille d'une réunion de crise.
"Il nous faut maintenant prendre des décisions rapidement et de façon déterminée afin de briser cette deuxième vague de contaminations", a martelé le vice-chancelier allemand Olaf Scholz.
Des discussions entre le gouvernement d'Angela Merkel et les dirigeants régionaux, prévues pour vendredi 30 octobre à l'origine, ont à cet égard été avancées à mercredi 28 octobre.
Selon les médias, la chancelière préconise la fermeture des restaurants et des bars et une interdiction des rassemblements publics, tandis que les écoles et les crèches resteraient ouvertes.
Les autres États de l'UE sont sur une trajectoire identique, à l'exemple de la République tchèque, qui va imposer de mercredi 28 octobre au 3 novembre un couvre-feu de 21h00 à 04h59.
Nombre de cas confirmés de COVID-19 sur les sept derniers jours par pays européen, et évolution en pourcentage par rapport à la semaine précédente, selon un comptage de l'AFP à partir de données officielles. |
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Quant aux habitants du Sud de la Suède, ils sont désormais invités à limiter les contacts et à éviter transports publics et lieux clos, ont annoncé mardi 27 octobre les autorités sanitaires
Des Italiens excédés
Et ce au moment où, en Italie, les rassemblements de personnes excédées sont désormais quotidiens, des milliers d'entre elles étant même descendues dans la rue lundi soir 26 octobre, avec de violents incidents à Milan et Turin, les deux grandes villes du Nord de ce pays meurtri par la crise sanitaire au printemps.
Car certains n'y croient plus : dans la petite cité portuaire de Pesaro, non loin de San Marin (Est), la police est intervenue dans un restaurant dont le propriétaire avait convié 90 personnes à dîner pour signifier son refus de se plier aux règles édictées. "Vous pouvez m'arrêter, je ne fermerai plus", a-t-il lâché.
"La mèche allumée il y a trois jours piazza Plebiscito à Naples a déjà réussi à propager le feu d'un bout à l'autre de l'Italie : Turin, Milan, Trieste, Lecce, Viareggio, Pescara, Catane, Crémone. L'Italie en révolte", a écrit mardi 27 octobre le quotidien La Repubblica.
Le gouvernement a imposé ces derniers jours un couvre-feu dans plusieurs grandes régions, la fermeture des bars et des restaurants à 18h00, ainsi que celle des salles de sport, de cinéma et de concert.
L'Allemagne a été l'un des premiers pays européens où s'est manifestée, dès la mi-avril, une opposition aux mesures restrictives liées au COVID-19.
Un mélange de personnes se qualifiant de "libres penseurs", de militants antivaccins, de conspirationnistes ou encore de sympathisants d'extrême droite participent à ces actions.
Tous s'insurgent contre la "dictature" que constituent selon eux les dispositifs mis en place contre le nouveau coronavirus. Leurs manifestations ont donné lieu à plusieurs débordements témoignant d'une radicalisation.
En Espagne, toutefois, les manifestations restent marginales et pacifiques depuis le début de la pandémie, malgré un des confinements les plus stricts du monde au printemps. Elles regroupent souvent quelques centaines de personnes, comme lundi soir 26 octobre à Barcelone contre le couvre-feu nocturne décrété dimanche 25 octobre sur tout le territoire espagnol, à l'exception des îles Canaries.
De leur côté, exsangues après avoir lutté contre le coronavirus pendant plus de six mois, la grande majorité des médecins espagnols du service public ont entamé mardi une grève nationale, la première en 25 ans, pour réclamer plus de reconnaissance.
Des manifestations sporadiques ont par ailleurs lieu en Autriche, au Portugal ou au Royaume-Uni.
Des Iraniens portent un masque de protection pour lutter contre le COVID-19, le 25 octobre à Téhéran. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
Russie, Québec et Iran
Les autorités russes ont elles aussi annoncé mardi 27 octobre un renforcement de leur dispositif face au coronavirus, avec l'obligation de porter un masque dans les lieux publics et des recommandations visant à limiter la vie nocturne.
Les mesures restrictives ont en outre été prolongées au Québec, la province canadienne la plus atteinte par l'épidémie.
Les États-Unis restent pour leur part le pays le plus touché, déplorant plus de 225.000 morts sur près de 9 millions de cas. En Iran, le nombre des personnes ayant péri à cause du nouveau coronavirus dépasse dorénavant les 33.000, tandis que les records de mortalité quotidienne et de nouvelles contaminations ont été battus, a déploré mardi le ministère de la Santé.
Dans le monde, le COVID-19 a fait presque 1,2 million de morts pour plus de 43,5 millions de cas enregistrés.
Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a à son tour appris qu'il était positif.
Autre signe inquiétant, une étude britannique parue mardi 27 octobre montre que l'immunité acquise par les personnes guéries du COVID-19 "diminue assez rapidement", en particulier chez les malades asymptomatiques, et ne pourrait durer que quelques mois.
Quant aux conséquences économiques de la pandémie, elles sont de plus en plus désastreuses.
Les arrivées de touristes internationaux ont chuté de 70% dans le monde sur les huit premiers mois de 2020 par rapport à l'année précédente, et la crise du coronavirus devrait faire baisser les investissements étrangers directs de 40% en 2020, ont averti des experts de l'ONU.
AFP/VNA/CVN